Nous le savons, la sémantique est une branche de la linguistique qui s’attache à étudier le sens des mots. Et derrière le mot se cachent différents signifiés, en fonction de qui nous sommes et de ce que nous recherchons. Le mot « valoriser » n’échappe pas à la règle.
Ces dernières semaines, les directeurs d’IFSI y ont souvent été confrontés face aux candidats inscrits à ParcourSup, mécontents que leur préparation n’ait pas été valorisée ni priorisée, vis-à-vis de leurs « pairs ». Car telle était la traduction faite du terme « valoriser » par ces candidats. Alors que cette préparation devait leur permettre de mettre en valeur leur projet de formation, en le présentant de manière avantageuse, pour conduire les jurys à leur attribuer une valeur reconnue.
On le voit bien : la notion de valorisation est différemment interprétée en fonction des enjeux de chacun, qu’ils soient économiques, philosophiques, pédagogiques, humains… Il en est de même au quotidien. Il est nécessaire de valoriser la pédagogie, les formateurs et les étudiants, tout en acceptant que c’est à partir des erreurs que chacun progresse. Valoriser l’erreur est donc indispensable. « Punir les erreurs bloque l’apprentissage, car on anticipe la punition et le cerveau se bloque », comme le souligne très justement le neuroscientifique Stanislas Dehaene.
Valoriser implique de savoir poser un regard particulier sur les choses, les évènements ou les personnes à qui l’on souhaite donner de l’importance. En quelque sorte, c’est faire appel au quotidien à notre posture éthique de directeur et être en capacité d’expliquer ses choix.