Selon les termes d’un arrêté publié le 26 mars dernier, les orthophonistes peuvent recourir à la télésanté pour parer à l’urgence sanitaire, à l’exclusion des bilans initiaux et des renouvellements de bilan.

Une quinzaine d’actes pourront désormais être pratiqués par vidéotransmission et facturés à l’assurance maladie*, dont la rééducation et/ou le maintien et/ou l’adaptation des fonctions de communication, du langage, des troubles cognitivo-linguistiques et des fonctions oro-myo-faciales chez les patients atteints de pathologies neurologiques d’origine vasculaire, tumorale ou post traumatique.
Ils seront toutefois conditionnés à la réalisation préalable d’un premier soin par l’orthophoniste, en présence du patient. Autres conditions posées : la présence d’un des parents pour les mineurs et la présence d’un aidant pour les personnes en perte d’autonomie.
Exceptionnelle et temporaire, cette mesure est également facultative. Il appartiendra à chaque professionnel de déterminer la pertinence du télésoin, en fonction de la situation donnée et dans le respect absolu des règles déontologiques.

(*) Voir : https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000041755801

Dans un courrier adressé au ministre des Solidarités et la Santé, le CNOMK* demande « la publication en urgence d’un texte permettant aux kinésithérapeutes de pratiquer le télésoin ».

Pour la profession, l’enjeu est double. Selon sa présidente, cette autorisation contribuerait à limiter les séquelles subies par certains patients, en assurant des soins essentiels «au moins pendant la période de circulation active du virus». Elle prend notamment pour exemple les suites de traumatologie et de chirurgie orthopédique, et plus particulièrement les personnes victimes d’atteintes neurologiques graves et évolutives ou les personnes âgées confinées.

Pour Pascale Mathieu, cette pratique atténuerait également «les difficultés économiques majeures» liées à la fermeture des cabinets, raison pour laquelle elle a d’ailleurs choisi d’adresser un courrier équivalent au ministre de l’Economie et des Finances. «En suivant les recommandations de leur ordre professionnel, les masseurs-kinésithérapeutes ne peuvent pas bénéficier d’une indemnisation compensatoire, s’agissant d’une décision civique et non administrative», regrette-t-elle.

(*) Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes – CNOMK.

Depuis quelques jours, le coronavirus a fait irruption dans notre quotidien. Les instituts de formation ne sont pas épargnés.

A notre échelle, nous avons un rôle déterminant à jouer, en adoptant notamment toutes les mesures de prévention qui s’imposent pour réduire les risques de contamination dans nos établissements.

Inédite par son ampleur, cette épidémie galopante nous rappelle à quel point nous sommes dépendants les uns des autres, malgré les kilomètres qui nous séparent. « Agir en faveur d’une meilleure santé pour tous, partout dans le monde ! » : le slogan de l’OMS prend aujourd’hui tout son sens. Voilà une belle piste de réflexion pour tous nos étudiants.

Dans ce climat empreint d’incertitudes, comment ne pas penser aux professionnels de santé qui œuvrent chaque jour sur le terrain, aux côtés des malades. Comment ne pas penser à tous les soignants du pays qui sont un vrai rempart contre cet ennemi invisible, en informant et en rassurant la population.

Les professions paramédicales sont en première ligne. Elles participent activement à la protection des patients les plus fragiles, à commencer par les personnes âgées, quitte à mettre leur propre santé en danger. Leur engagement au service de la nation est un exemple de professionnalisme et de solidarité, dont nous devons tous nous inspirer.

Le 4 février dernier, le Haut Conseil des professions paramédicales a favorablement jugé le projet de décret* qui encadre les expérimentations visant à favoriser la transversalité des formations médicales et paramédicales, via des enseignements communs.

Même si elle n’a qu’une dimension consultative, la voix du HCPP a une portée hautement symbolique. A tout le moins, elle valide la stratégie déployée par les pouvoirs publics, avec un objectif clairement affiché : renforcer la coopération interprofessionnelle, dès les premiers stades de l’apprentissage.

Techniquement, ce projet de décret détaille les modalités opérationnelles de la réforme qui concerne les universités comportant une unité de formation et de recherche en médecine, en pharmacie, en odontologie et en maïeutique. Concrètement, les établissements volontaires pourront mutualiser des enseignements avec des instituts de formation paramédicaux (infirmiers, sages-femmes…).

Rappelons également que ces expérimentations auront une durée maximale de six ans. Si le texte est adopté en l’état, les grandes manœuvres débuteront à la rentrée 2020.

 

Le nouveau ministre de la Santé n’a pas tardé à prendre position. Quelques jours après sa prise de fonction officielle, Olivier Véran s’est fendu de quelques annonces fortes au sujet des professions paramédicales qui évoluent dans la sphère hospitalière.

Selon lui, les services de soins ont besoin d’équipes stables, de lits et de personnels en nombre suffisant pour fonctionner. Il s’est notamment engagé à ce que « toute absence prévisible de professionnel paramédical hospitalier de plus de 48 heures soit remplacée » pour que « le principe de polyvalence subie par les soignants ne soit plus la règle ». Il effectuera d’ailleurs des propositions concrètes en ce sens, dès le mois d’avril.

Sans préciser l’échéance, il entend également traiter la question de la rémunération des carrières paramédicales.

Olivier Véran a par ailleurs confirmé le lancement d’une étude sur le niveau de rémunération des soignants et des médecins en France. « Il s’agit de mettre à plat les constats pour objectiver les différentiels, notamment à l’échelle internationale et entre secteurs public et privé », soulignait-il, dans l’un de ses premiers communiqués.

Quelques jours avant de tirer sa révérence, l’ancienne ministre des Solidarités et de la Santé était en visite officielle à l’IFAS* de Nanterre. La nouvelle candidate à la mairie de Paris profitait de l’occasion pour annoncer une série de mesures co-construites avec des aides-soignants, des représentants de la formation, des organisations syndicales et des employeurs.

Compétences, formation, qualité de vie au travail : Agnès Buzyn entend renforcer l’attractivité en berne d’un métier hautement stratégique. Parmi les principales dispositions présentées le 13 février dernier, citons notamment la suppression définitive du concours d’aide-soignant, qui sera remplacé par un système d’examen de dossier et d’entretien oral valorisant davantage les qualités attendues, à commencer par les qualités relationnelles. « Cette mesure s’appliquera dès le mois de septembre, avec un mécanisme transitoire pour ne pas pénaliser celles et ceux qui préparent actuellement le concours », précisait-elle. Autres annonces fortes : l’allongement et le recalibrage de la formation initiale pour mieux coller à la réalité de l’exercice ; la création d’une nouvelle formation collective certifiante, axée sur les besoins des personnes âgées ; la création d’un fonds national de prévention doté de 40 millions d’euros pour améliorer la gestion de la sinistralité.

(*) Institut de formation des aides-soignants – IFAS.

Le 21 février dernier, le conseil départemental et la CPAM de l’Oise ont signé une convention inédite pour améliorer l’attractivité du territoire, fragilisé par la désertification médicale.

Cet accord prévoit notamment de renforcer les incitations financières pour favoriser les nouvelles installations, y compris pour les professions paramédicales. Les jeunes diplômés bénéficieront d’une enveloppe globale doté de 1,5 million d’euros. Pour les sages-femmes, les masseurs-kinésithérapeutes et les orthophonistes, le montant de l’aide accordée par la collectivité pourra atteindre 20 000 euros. Les infirmiers et les masseurs-kinésithérapeutes pourront également profiter d’un prêt à taux zéro pouvant aller jusqu’à 50 000 euros.

A noter toutefois : ces aides individuelles seront attribuées aux professionnels qui accepteront de s’engager sur une durée de cinq ans avec un volume de travail minimum, soit vingt-huit heures par semaine. Autre condition posée, le « lieu d’exercice » devra impérativement être implanté dans une zone sous-dotée du département. Le zonage défini par l’ARS fera loi. Rappelons que ces incitations financières ne seront pas exclusivement réservées aux primo-installants.  Les professionnels de santé n’ayant jamais exercé dans l’Oise sont également concernés.

L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes et la CPAM du Puy-de-Dôme viennent d’officialiser la signature du contrat de financement de la CPTS Haute-Combraille et Volcans qui abritera 120 professionnels de santé, dont 72 paramédicaux (43 infirmiers, 4 sages-femmes, 18 masseurs-kinésithérapeutes, 4 podologues, 2 orthophonistes, 1 orthoptiste).

Ils interagiront étroitement avec les structures médico-sociales et les établissements sanitaires du secteur. Implantée à Pontaumur, cette structure devra notamment faciliter l’accès à un médecin traitant, améliorer la prise en charge des soins non programmés, organiser le parcours pluriprofessionnel, développer des actions territoriales de prévention, développer la qualité et la pertinence des soins ou encore accompagner les professionnels de santé. Elle couvrira un bassin de 18 750 habitants, répartis sur 38 communes.

Si les objectifs sont remplis, le financement de l’assurance maladie pourrait atteindre un montant total de 220 000 euros. Au-delà des missions assignées, cette somme servira également à recruter du personnel (coordinateur de parcours, secrétaire…) et à déployer des outils informatiques communs (agenda partagé, messagerie sécurisée, réseau social des professionnels de santé…).
De son côté, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes aura versé 15 000 euros pour la rédaction du projet de santé.


Crédit photo : ARS Auvergne-Rhône-Alpes