23 mars 2023 – OUVERTURE DES JOURNEES DE L’ANDEP
Seul le prononcé fait foi
Madame la Présidente Florence GIRARD,
Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs d’écoles et d’instituts de formation paramédicales,
Mesdames, Messieurs, les formateurs,
Mesdames et Messieurs
« Former les hommes ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu ! »
Cette expression d’ARISTOPHANE, également reprise par Michel DE MONTAIGNE, résonne tout particulièrement quand on l’applique aux métiers de soins.
En effet, chaque infirmière et chaque infirmier, chaque aide-soignant, chaque kinésithérapeute, chaque professionnel paramédical, dédie sa vie professionnelle aux autres.
C’est cette petite étincelle, dont certains disent qu’il s’agit d’une vocation, qui les pousse à s’engager dans des cursus de formation exigeants, et que les enseignants, formateurs et encadrants doivent cultiver et faire grandir, avec tout le soutien des pouvoirs publics.
C’est pour cela qu’il est très important de pouvoir m’adresser à vous, lors de ces 15e journées d’études de l’association nationale des directeurs d’écoles paramédicales (ANDEP).
Car la formation paramédicale est résolument au cœur du projet de transformation du système de santé que je mène.
Directrices et directeurs d’écoles et d’instituts, vous êtes des acteurs et des partenaires essentiels dans ce chantier collectif.
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La formation, c’est un enjeu d’aujourd’hui et de demain !
Un enjeu auquel, je le répète, j’attache une importance centrale, en tant que Ministre de la Santé et de la Prévention.
Le Président de la République a en a aussi fait une priorité forte, avec des objectifs ambitieux, que je décline dans la feuille de route que je me suis fixée.
La formation c’est un enjeu transversal, qui doit prendre en compte :
- L’amont : Comment donner envie et donner les moyens aux jeunes de se lancer dans des formations paramédicales ?
- Le déroulement du cursus en lui-même : Comment offrir à tous les meilleures conditions d’études, et surtout, éviter les décrochages et les abandons ?
- L’aval : Comment accompagner et sécuriser la transition, qui est loin d’être évidente, de l’entrée dans la vie professionnelle, du passage du statut d’étudiant à celui de soignant ?
Toutes ces questions, les thématiques travaillées lors de ces journées d’études le démontrent, vous avez bien compris qu’elles recoupaient les problématiques plus larges d’attractivité et de fidélisation, et qu’elles ne pouvaient s’envisager que dans des logiques de responsabilités partagées et de partenariats.
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Investir dans la formation, c’est tout d’abord nous donner les moyens capacitaires, qui répondent aux besoins de santé de la population. Or, ces besoins augmentent, notamment du fait de son vieillissement structurel.
Nous avons besoin, dès aujourd’hui, et plus encore demain, de plus d’infirmiers, de plus d’aides-soignants, besoin, plus que jamais, de tous les métiers paramédicaux !
Dans le cadre d’un grand pacte autour de la formation, que nous construisons avec les Régions, nous avons déjà ajouté plus de 5100 (5124) places supplémentaires dans les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) et plus de 3200 (3234) en Instituts de Formation d’Aides-Soignants (IFAS).
Nous allons poursuivre cet effort, en lien avec toutes les parties prenantes de la formation, que je réunirai en avril autour d’un comité national.
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La société évolue, les métiers du soin changent aussi, et les profils des étudiants en formation paramédicales ne sont plus les mêmes.
Il faut adapter tout le processus de formation à cette nouvelle diversité de profils.
Surtout, avec optimisme et volonté, nous devons créer des vocations et accompagner les talents, notamment dans les quartiers populaires et les zones les plus isolées. Précisément parce que nous savons que c’est le meilleur moyen pour que de jeunes professionnels y reviennent, une fois leur diplôme obtenu, et se mobilisent pour répondre aux besoins de santé de ces populations.
Le dispositif des cordées de la réussite, qui permet un accompagnement continu de la classe de 4e à la terminale, pour donner à chaque élève bénéficiaire les moyens de construire, pas à pas, son propre parcours de réussite, voit de plus en plus de formations paramédicales s’en emparer.
Le succès de ce dispositif appliqué aux formations paramédicales, dans le Grand Est ou par exemple à l’IFSI d’Ussel (Corrèze), nous conforte dans l’objectif d’en étendre encore la portée.
Votre présidente est partie prenante d’un projet d’accompagnement des instituts paramédicaux, pour qu’ils puissent s’adosser à une cordée.
Je souhaite que chacun d’entre vous se saisisse de ce projet et l’intègre à sa stratégie managériale dès la rentrée. 100 % des IFSI devront dès la rentrée 2024 avoir consolidé leurs cordées.
Pour toujours mieux orienter et accompagner l’entrée en formation, la plateforme Parcoursup, si elle peut toujours être améliorée d’année en année, est un véritable outil de visibilité et d’accessibilité des formations. J’en suis convaincu.
Aussi, nous poursuivons nos efforts, conjointement avec le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, pour mettre toujours plus de ressources à disposition des candidats et professionnaliser les coordonnateurs de Parcoursup.
Notamment, cette année, l’arrivée du questionnaire d’auto-positionnement sur la plateforme permet aux lycéens de s’interroger de manière dynamique sur leur parcours, et ainsi mieux appréhender tous les tenants et les aboutissants des formations paramédicales, et de leurs débouchés.
Je tiens à ce titre à saluer le travail de l’ANDEP, qui a grandement contribué à l’élaboration de ce questionnaire. Votre expérience nous est toujours extrêmement précieuse.
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Ces étudiants qui entrent en formation, je crois fermement en la capacité de notre système à en diplômer la grande majorité !
Nous devons travailler ensemble pour trouver collectivement des leviers permettant d’accompagner chaque étudiant entrant en formation jusqu’au diplôme, et trouver un équilibre pour que leurs aspirations soient satisfaites, tout comme les besoins de formation atteints.
Les raisons de l’échec ou de l’interruption des formations sont extrêmement diverses ! C’est pourquoi j’en reviens à cette nécessité de prendre en compte l’évolution des profils des étudiants.
Ce travail, je sais que l’ANDEP s’y intéresse de près. En effet, étroitement liée aux réformes actuelles des formations en santé, la socio-démographie des professionnels de santé est essentielle pour mieux comprendre les enjeux actuels, et anticiper les réalités de demain.
Notamment dans le cadre d’une mission confiée à son Président, le Professeur Emmanuel TOUZE, nous travaillons avec l’Observatoire national de la démographie des professions de santé, à approfondir ces analyses.
Pour des profils aux parcours d’étude et de vie de plus en plus variés, et parfois « non-conventionnels », la réussite de notre système de formation passera par l’accompagnement et la diversification des voies d’accès.
C’est pourquoi nous voulons renforcer le mentorat et le tutorat, qui ont fait leurs preuves, pour lutter contre les échecs en cours de formation.
Nous lançons ainsi, dès la rentrée, un grand plan mentorat pour que chaque jeune ait un mentor, et que la partage d’expériences, la recherche de sens et la transmission des valeurs, soient le fil conducteur qui modélise l’image du métier du soin.
« Il n’existe pas d’autre éducation intelligente que d’être soi-même un exemple » disait EINSTEIN. Le mentorat est l’exemple même d’une démarche « gagnant-gagnant », qui enrichit le jeune tout autant que celui qui l’accompagne !
Nous devons aussi renforcer et promouvoir tous les accès variés, comme la VAE ou bien l’apprentissage, qui permet d’être rémunéré pendant la formation, ce qui peut être un critère déterminant dans la réussite de jeunes issus de milieux défavorisés.
A cet égard, je compte sur votre engagement pour déployer les expérimentations lancées par le Ministère de la Santé et de la Prévention.
Comme je l’ai indiqué lors de mes vœux aux forces vives, nous ouvrons, dès septembre, l’apprentissage en IFSI dès la 1ère année de formation. Nous permettrons de plus, aux aides-soignants expérimentés, de bénéficier de parcours « réussite », pour valider leurs cursus de formation IDE en deux ans, dans des conditions que nous travaillons avec vous.
Pour ces projets innovants, adaptés aux besoins des apprenants, nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur les directeurs et formateurs !
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Je l’ai mentionné d’entrée, choisir des formations paramédicales, c’est se lancer dans des cursus difficiles et des carrières exigeantes.
Cet engagement nous devons l’honorer, en répondant aux aspirations renouvelées de ces professions.
Si nos jeunes professionnels portent l’avenir du système de santé sur leurs épaules, ils n’entendent plus se former et exercer leur métier comme autrefois. Et c’est parfaitement légitime.
Les déterminants de l’attractivité des métiers que sont la recherche de qualité de vie, de renouvellement et de diversité des pratiques doivent être soutenus.
Et cela commence dès les études ! Il y a indéniablement un lien entre un étudiant qui se sent bien dans sa formation et un soignant qui se sent bien dans son métier.
C’est pour cela que nous travaillons, avec exigence, à la refondation des pratiques professionnelles comme de la formation et des conditions de formation.
C’est tout le sens du mouvement d’universitarisation, de la mission confiée au Professeur Christine AMMIRATI, et de réingénierie des formations, que nous menons actuellement, et qui concerne toutes les professions paramédicales. Un travail auquel les directeurs d’école et d’instituts sont pleinement associés.
En particulier, pour les infirmières et les infirmiers, dans le cadre du Plan attractivité IDE, la réingénierie de la formation se double d’une
refonte du décret d’acte infirmier, sur lequel les services de mon ministère travaillent actuellement.
Tout cela s’inscrivant dans le chantier plus large rénovation des métiers du soin, avec des compétences élargies, pour chaque acteur de santé, dans le rôle qui est le sien.
La proposition de loi portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, dite « PPL Rist », qui a été votée en première lecture au parlement permet de grandes avancées en ce sens avec l’accès direct, de nouvelles délégations de tâches et le renforcement de l’exercice coordonné.
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Mesdames et Messieurs les directrices et les directeurs d’écoles et d’instituts de formations paramédicales, Mesdames et Messieurs les formatrices et formateurs, je tiens à saluer l’engagement dont vous faites preuve au quotidien auprès de vos étudiants.
De grands chantiers sont ouverts, d’importants travaux sont en cours. Nous devons progresser dans cette voie ensemble et structurer les déterminants de la formation et de l’exercice professionnel médical de demain, pour continuer de transmettre et de faire vivre ce qui sera toujours le pilier de notre système de santé : la vocation de soignant, au service de la santé de nos concitoyens !
Je vous remercie.