La dissolution de l’Assemblée nationale menace le devenir de plusieurs réformes qui concernent les soins infirmiers. Craignant de voir certaines avancées reportées, sinon annulées, les différents représentants de la profession multiplient les appels du pied.
La dissolution de l’Assemblée nationale plonge les infirmiers dans le doute. Pour le moins inattendue, cette décision présidentielle interroge ouvertement le devenir de plusieurs réformes, dont certaines étaient pourtant en voie de concrétisation. A tout le moins, elle bouleverse le calendrier parlementaire. Redoutant le report de certaines échéances critiques, les différentes instances représentatives de la profession montent au créneau. « La situation politique ne saurait freiner la mise en œuvre effective de textes votés par la représentation nationale et qui serviront l’accès aux soins des Français », rappelle Sylvaine Mazière-Tauran, présidente de l’Ordre national des infirmiers, qui réclame notamment la publication urgente des trois décrets et de l’arrêté prévus par les lois Rist et Valletoux. Accès direct et primo-prescription, plaies et cicatrisation, infirmier référent… « Ces textes ont déjà fait l’objet de toutes les concertations et sont prêts à être publiés. Ce doit être le cas dans les plus brefs délais… sans attendre le résultat des futures élections législatives », exige l’UNIPA.
Aucune concession !
Au-delà des textes en suspens, la dissolution de l’Assemblée nationale contrarie certaines avancées imminentes. Portée par Charlotte Parmentier-Lecocq, députée Renaissance du Nord, une proposition de loi sur la profession infirmière aurait dû être déposée cette semaine… « Ce coup d’arrêt brutal et les incertitudes politiques qui en découlent ne doivent pas compromettre les évolutions prévues. Une loi reste plus que jamais nécessaire pour répondre aux attentes des infirmiers et aux besoins de la population. Il n’y pas de retour en arrière possible à moins d’un conflit historique avec la profession ! », prévient la FNI. Quel que soit le verdict des urnes et la composition du nouveau gouvernement, le temps sera un paramètre déterminant. « Il est impératif de pouvoir reprendre ces travaux et de les conclure au plus vite pour permettre l’ouverture de négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie. Ce sera un prérequis indispensable pour revaloriser la profession et reconnaître ses compétences », insiste le SNIIL. Une chose est sûre : les infirmiers ne veulent pas être les victimes collatérales du contexte politique.