Cette année qui s’achève restera inévitablement marquée par une profonde crise politique aux conséquences multiples sur nos activités quotidiennes, mais aussi sur le devenir de notre système de santé. Proposition de loi infirmière, refonte du métier, réingénierie de la formation… La plupart des réformes annoncées ont été retardées, sinon repoussées, faute de visibilité et de stabilité. La composition du gouvernement Bayrou soulève de nouveaux espoirs, mais pour combien de temps ? Seule certitude : la publication des textes de référence ne peut plus attendre si nous voulons être prêts en septembre prochain, ce qui devient de plus en plus improbable.

Dans ce contexte instable et incertain, l’ANdEP n’est pas restée les bras croisés. Elle a fourni de nombreuses recommandations pour éclairer la décision des instances en charge de ces différents dossiers. Notre association s’est également projetée vers un avenir résolument placé sous le signe de la technologie, comme l’ont démontrées nos dernières journées d’étude sur l’intelligence artificielle, qui va transformer nos métiers, nos organisations et nos pratiques. Il nous appartient désormais de réfléchir collectivement pour garantir une utilisation inclusive et équitable des solutions déployées qui nécessitera des garde-fous techniques et humains.

Je vous souhaite une très heureuse année 2025 à votre famille et à vos proches sans oublier ceux qui sont seuls ou dans le besoin.

Faut-il ajouter une quatrième année de formation en soins infirmiers ? La question n’est pas simple. La décision non plus.

Depuis plusieurs semaines, le CNP plaide ouvertement en faveur de cette option, qui permettrait notamment de combler le déficit de quatre cents heures par rapport aux normes imposées dans la directive européenne. Ce serait aussi une forme de reconnaissance professionnelle qui nous rapprocherait des masseurs-kinésithérapeutes, dont la formation est composée de deux cycles de deux ans. Les ergothérapeutes sont demandeurs…

Dans un contexte délétère, marqué par une dégradation notable de la santé physique, mentale et financière de nos étudiants, pourront-ils seulement le supporter ? Un allongement de la durée de formation pourrait permettre de décharger les emplois du temps, mais il ne règlerait pas tous les problèmes, en particulier sur le plan économique. Autre enjeu majeur : comment présumer de ce que pourraient être les besoins en matière de formation sans connaître le contenu de nos futures missions ? Si elles sont considérablement élargies, cette évolution sera peut-être nécessaire.

La quatrième année de formation en soins infirmiers reste un sujet sensible et incertain. Espérons que la loi infirmière, qui incarne un nouvel espoir pour notre profession, nous permette rapidement d’y voir plus clair.

Dans son discours de politique générale, prononcé début octobre, le Premier ministre a enfin listé ses priorités dans le domaine de la santé.

Première bonne nouvelle : il compte sur les infirmières et les infirmiers pour accélérer l’accès aux soins des Français. Deuxième bonne nouvelle : il va proposer une « loi qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences, et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients ». Attendue au printemps dernier, elle avait été brutalement interrompue par la dissolution de l’Assemblée nationale.

Outre le report du décret activités et compétences, qui devait être suivi d’un arrêté fixant les actes réalisables, ce blocage institutionnel a également retardé les travaux sur le nouveau référentiel de formation des étudiants en soins infirmiers, non sans soulever une interrogation majeure : la mise en œuvre de cette réforme essentielle, au regard du retard accumulé, doit-elle être reportée en septembre 2026 ? Autre question critique : les économies demandées aux collectivités, dans le cadre de la rigueur budgétaire, vont-elles pénaliser les instituts de formation paramédicaux ?

Une chose est sûre : l’ANdEP se tient à la disposition du gouvernement et des autorités concernées pour faire avancer tous ces dossiers dans une approche volontariste et constructive.

Le suspens a pris fin. Un peu plus de deux mois après le second tour des élections législatives, la France a un nouveau Premier ministre, en la personne de Michel Barnier.

Dans la configuration parlementaire actuelle, sa marge de manœuvre sera particulièrement étroite. Il lui faudra négocier des alliances et des compromis de circonstance pour réformer le pays.

En attendant son discours de politique générale, qui sera prononcé début octobre, il a déjà affirmé que la santé serait l’une de ses grandes priorités. Nous ne savons pas encore si la grande loi infirmière, dont le parcours législatif a été brutalement interrompu, en fera partie. A minima, la publication du décret IPA serait un gage de bonne foi.

Placée sous le signe de l’incertitude, cette rentrée scolaire s’est plutôt bien déroulée, mais les ombres qui planent au-dessus de nos professions devront être rapidement chassées. Nous avons besoin de lignes directrices claires pour former nos étudiants. Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 l’ont amplement démontré : l’union vaut mieux que la division !

L’année se termine dans la confusion la plus totale.

La situation politique actuelle rend incertaine la gouvernance du pays, mais elle questionne plus largement le devenir de plusieurs réformes stratégiques pour le système de santé. A l’image de la refonte du métier et de la formation des infirmiers, certaines avancées seront-elles remises en cause par le futur gouvernement et la nouvelle Assemblée nationale ? Difficile à dire…

Certaines promesses devront néanmoins être tenues. En dépit de leurs nombreux appels, qui se sont intensifiés ces dernières semaines, les infirmiers en pratique avancée attendent toujours la généralisation de l’accès direct et de la primo-prescription, deux textes fondateurs prévus par la loi Rist. L’ANdEP se joint naturellement aux nombreuses instances qui se mobilisent pour réclamer la publication immédiate du décret et de l’arrêté afférents.

Peu importe la composition du nouveau gouvernement, la place et le rôle des IPA devront également être confortés, malgré les réticences de certains médecins, qui refusent toujours de voir leur influence croître dans le paysage sanitaire. Il en va pourtant de la santé des Français, dans un contexte aggravé par le vieillissement, la chronicité et la pénurie. Tous les sondages le démontrent : l’accès aux soins est l’une de leurs trois grandes priorités, avec le pouvoir d’achat et la sécurité.

En attendant la rentrée, nous vous souhaitons de passer un très bel été. Nous vous donnons rendez-vous dès la rentrée pour défendre les intérêts de nos métiers, qui coïncident avec ceux de nos patients et du système de santé.

Le résultat des élections européennes a provoqué une véritable onde de choc que personne n’avait vu venir.

A la surprise générale, le président de la République a choisi de dissoudre l’Assemblée nationale. Une décision subite qui interroge désormais la responsabilité de chacun, mais aussi le devenir du pays, dans un contexte marqué par la montée des extrêmes et des populismes.

A ce stade du processus électoral, nul ne sait quel bloc politique sortira vainqueur de ce scrutin, mais les enjeux ne sont pas anodins, notamment pour la profession infirmière, engagée depuis plusieurs mois dans une profonde transformation de son exercice professionnel, promise par le pouvoir exécutif en place.

Totalement alignée sur les positions défendues par les instances représentatives de la profession, l’ANdEP fera le nécessaire pour que les évolutions prévues ne soient pas retardées, ni remises en cause par la future majorité. Quel que soit le verdict des urnes, la refonte du métier et de la formation des infirmiers devra être poursuivie et achevée.

Une chose est sûre : personne ne peut se satisfaire de cette atonie parlementaire qui devrait durer encore trois longues semaines. La publication rapide des textes d’application des lois Rist et Valletoux serait un signe de bonne foi de la part des autorités. Au-delà des incertitudes politiques, la santé des Français ne peut plus attendre…

L’accueil des personnes en situation de handicap est un enjeu majeur pour les instituts de formation.

Au-delà des lois et des impératifs sociétaux, pas moins de sept indicateurs y sont consacrés dans le cadre de la certification nationale Qualiopi, qui demeure un sésame indispensable pour nos structures, tant du point de vue de la qualité de nos enseignements que de la légitimité de nos établissements.

L’indicateur 26 revêt une dimension particulière. Gage de crédibilité et de professionnalisme, il détaille notamment le rôle et la mission du référent handicap. Un acteur incontournable qui sensibilise, informe et accompagne les acteurs de la formation et les publics en situation de handicap. Une fonction essentielle pour une formation plus inclusive et plus égalitaire.

L’ANdEP peut compter sur de nombreux directeurs d’institut pleinement engagés dans cette démarche, et organise chaque année un webinaire thématique qui apporte des conseils pratiques et des ressources spécifiques aux participants. Cet événement aura le lieu le lundi 10 juin. Il sera animé par deux experts en la matière : Patrice Thuaud et Delphine Volozan.

Nous ne pouvions pas laisser cette information sous silence, Florence Girard  a été honorée de la médaille du mérite par Jérôme Teillard, Chef de projet Réforme de l’accès à l’Enseignement supérieur et inspecteur général de l’Education, du Sport et de la Recherche..

Sa qualité d’infirmière et formatrice ainsi que son engagement  dans le domaine de la santé et de l’éducation ont été salués.
Son dévouement et son expertise ont grandement contribué à l’amélioration des soins de santé et à la formation de futurs professionnels.
Cette reconnaissance témoigne de son exceptionnel service à la communauté et de son engagement  sans faille.
Cette médaille honore le monde de la formation des étudiants en santé.

En organisant nos journées d’études sur le thème de l’intelligence artificielle, nous ne savions pas qu’un rapport thématique était en cours de réalisation.

Dévoilées la semaine dernière, ses conclusions valident notre intuition, mais elles doivent aussi nourrir nos réflexions et nos travaux, pour aborder le sujet de manière pragmatique et constructive.

Au même titre que l’emploi ou la croissance, la formation figurent au cœur des propositions formulées par les experts. Les formations paramédicales ne sont pas directement citées, bien sûr, mais il nous appartient néanmoins d’interroger nos pratiques et nos méthodes pour optimiser le service rendu aux étudiants.

A l’heure où la mission universitarisation réfléchit à l’évolution de certaines formations en santé, où le groupe réingénierie pédagogique s’interroge sur les orientations des référentiels, où l’impact des cours délivrés sous forme de capsules est questionné, la technologie doit prendre toute sa place dans les discussions, tant elle peut être le catalyseur de nombreuses transformations.