Avant toute chose, je tiens à vous adresser personnellement mes meilleurs vœux, à toutes et à tous. Je tiens aussi à vous remercier en mon nom et en celui des administrateurs de l’ANdEP pour la confiance que vous nous témoignez, et pour votre collaboration aux différents projets et réflexions que nous menons.

Nous en aurons bien besoin pour affronter une année qui s’annonce décisive, tant pour la poursuite des travaux sur l’universitarisation des formations paramédicales que sur la refonte des études en soins infirmiers. La nomination d’un nouveau gouvernement soulève des interrogations, même si les groupes de travail continuent à se réunir.

Fidèle à ses principes, l’ANdEP ne relâchera pas la pression. Elle ne transigera pas non plus sur la nécessité de construire les formations paramédicales en lien avec les autres formations en santé pour favoriser les mutualisations et les passerelles.

Nous espérons avoir le plaisir de vous retrouver lors de nos traditionnelles journées d’études qui se tiendront les 28 et 29 mars prochains. Au regard de ses impacts sur nos métiers et leur devenir, la thématique choisie devrait retenir votre attention : il s’agit de l’intelligence artificielle.

La précarité des étudiants est un sujet qui alimente régulièrement nos échanges et qui mobilise toute notre attention.

Nous cherchons activement des solutions pour les aider et les accompagner dans cette situation délicate qui ne connaît malheureusement pas de trêve.

Dans cette newsletter, nous aurons également une pensée particulière pour toutes les personnes sans abri, démunies ou en situation de précarité, qui verront probablement arriver les fêtes avec une certaine tristesse, sans oublier celles et ceux qui passeront ces moments seuls.

Durant cette période si spéciale, la solidarité revêt toute son importance et chaque geste compte : un regard, une parole ou un sourire sont autant d’attentions qui représentent un cadeau quand on se retrouve sans rien. Alors, pour un instant, pensons à nous transformer en petits lutins.

Je vous souhaite, à toutes et à tous, de passer une excellente fin d’année !

Chiffres à l’appui, le Centre d’observation de la société affirmait début octobre que l’insécurité n’augmentait pas dans notre pays. Et pourtant… Les incivilités se multiplient dans la plupart des établissements de santé français. Longtemps préservé, l’hôpital devient un lieu comme un autre.

Verbale, psychique ou physique, la violence se répand dans toutes les structures de soins. Cette agressivité ambiante nuit inévitablement au moral des soignants, et peut parfois les pousser à quitter leur métier pour rompre avec un état de stress quasi permanent.

Le nouveau plan du gouvernement propose des solutions concrètes, dont un renforcement des sanctions pénales. Une question centrale demeure toutefois : comment former efficacement les futurs soignants pour prévenir et gérer les violences, mais aussi leurs conséquences ? La simulation n’est pas la réalité !

Chaque rentrée apporte son lot d’incertitudes et de questionnements, notamment sur la complétude des listes, mais aussi sur les profils des nouveaux étudiants. Parfois hasardeux, ce moment de partage, de rencontre et de découverte n’en reste pas moins un acte fondateur, tant pour les étudiants que les équipes pédagogiques, surtout quand on sait ô combien l’accueil est important et peut influencer les jours suivants.

Si la pause estivale a permis aux équipes de se ressourcer, l’activité associative a bien existé, même si elle a été moins intense que durant l’année. Le remaniement gouvernemental, et plus particulièrement l’arrivée d’un nouveau ministre de la Santé, a (un peu) bouleversé l’ordre établi et soulève deux interrogations majeures : quelle sera la feuille de route pour la formation des professionnels de santé et qu’adviendra-t-il de la refonte du référentiel de formation en sciences infirmières ?

De nombreuses questions en découlent : comment cette réforme prendra-t-elle en compte le profil des étudiants, leur qualité de vie ou encore la qualité de l’apprentissage ? Interruption des formations, précarité croissante des étudiants, terrains de stage insuffisants … Comment ces problématiques seront-elles traitées par les (nouvelles) tutelles ? Derrière les affichages politiques et les postures idéologiques, comment construire une formation plus qualitative, plus intégrative et plus cohérente, sans asphyxier ni décourager les étudiants ?

Une chose est sûre : l’ANdEP travaillera activement sur tous ces sujets durant les semaines à venir. Nous ferons tout notre possible pour que cette année soit aussi riche que constructive, que ce soit pour les directeurs, les formateurs ou les étudiants. En attendant, nous vous souhaitons, à toutes et tous, des journées instructives au contact des étudiants et des équipes.

L’été s’annonce chaud et orageux.

Il le sera très certainement au sein des structures hospitalières, et plus particulièrement au sein des services d’urgence. La situation n’est (malheureusement) pas nouvelle, mais le remède se fait toujours attendre.

Comme beaucoup le souhaitent, le recours aux urgences doit être repensé. Doit-on systématiquement les considérer comme un « passage obligé » pour les personnes âgées fragilisées par leur condition ? Des alternatives existent. De nombreux sites proposent des solutions adaptées qui s’inscrivent dans un véritable parcours de vie.

L’accueil de nos futurs diplômés sera tout aussi important. Ne l’oublions pas : la qualité de l’accueil est le premier maillon de la fidélisation. Les attentes des professionnels en exercice sont parfaitement légitimes, mais elles doivent être raisonnées. Le diplôme n’est qu’un passeport. L’expertise vient avec l’expérience.

Le compte à rebours est lancé. François Braun vient d’ouvrir une vaste concertation qui doit permettre de concrétiser deux réformes majeures : la refonte de la formation infirmière et la révision du décret sur les actes infirmiers. Promis en début d’année, ces grands travaux doivent aboutir à la rentrée 2024.

Un délai particulièrement court face à l’ampleur du chantier. La problématique est ouvertement posée : fidéliser les étudiants et les professionnels de la filière en redonnant du sens et des perspectives au métier.

Les intentions ministérielles coïncident avec les attentes du terrain. Parmi d’autres priorités, le ministre de la Santé veut améliorer les conditions de formation et les conditions d’exercice de la profession. Dans un contexte marqué par la pénurie médicale, il veut aussi renforcer ses compétences pour relever des défis systémiques, notamment dans les champs stratégiques de la prévention, de la santé mentale et de la dépendance. Les maquettes pédagogiques devront être revues en conséquence.

Certains freins persistants devront impérativement être levés pour atteindre les objectifs fixés. La solution passera notamment par une meilleure sélection des profils recrutés qui devront être mieux informés. Il faudra également miser sur l’interprofessionnalité dès les premiers stades de l’apprentissage. Une chose est sûre : les instituts de formation auront besoin de moyens supplémentaires pour mieux accueillir, mieux accompagner et mieux former les étudiants en soins infirmiers.

Aussi essentielles soient-elles, ces mesures de bon sens ne seront pas suffisantes pour autant. Publié en octobre dernier, le rapport IGAS/IGESR contenait de nombreuses pistes de réflexion constructives dont les pouvoirs publics devront très largement s’inspirer pour changer véritablement la donne.

« La formation paramédicale est résolument au cœur du projet de transformation du système de santé que je mène. »

Issue du discours de François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, qui a ouvert nos dernières journées d’étude, cette phrase donne un sens aux actions que nous menons. En quête de reconnaissance, étudiants, formateurs et directeurs avaient grandement besoin de ce signal positif.

La hausse et le vieillissement de la population génère une augmentation mécanique de la demande de soins. Dans un contexte marqué par la chronicité et la pénurie médicale, les professions paramédicales seront bien plus que de simples « officiers de santé ». L’attractivité des formations et des métiers devra néanmoins être renforcée, ne serait-ce que pour fidéliser les étudiants et les soignants, dont les conditions de travail se dégradent.

Appuyées par des partenariats novateurs, les responsabilités devront également être mieux partagées, en particulier dans les territoires reculés, pour répondre aux besoins croissants des patients. Cette évolution ne doit pas effrayer le corps médical. Nous agirons en « complément de » et pas « à la place de ». Cessons les luttes corporatistes et les jeux de pouvoir dans le seul intérêt de la santé publique.
La formation sera le pilier de cette transformation qui passera nécessairement par une refonte des méthodes pédagogiques, mais aussi par des dispositifs innovants. L’objectif est clairement affiché : mieux connaître, mieux orienter et mieux accompagner les étudiants. Apprentissage, mentorat, tutorat, premier de cordée… Plusieurs solutions sont sur la table. Elles devront être rapidement mises en œuvre pour sécuriser les parcours et améliorer la qualité de vie étudiante.

 

Le rejet des deux motions de censure laisse peu de place au doute. Sauf avis contraire du Conseil constitutionnel, la réforme des retraites voulue par le gouvernement passera en force… au son du 49.3. Comme tous les Français ou presque, les professionnels du secteur paramédical devront travailler deux ans de plus. Du moins ceux qui sont nés après 1967.

La durée du travail n’était pas le seul enjeu de cette réforme. Les professions paramédicales devront composer avec un autre changement notable : la hausse programmée des cotisations retraites. Les conséquences sont assez claires, notamment pour les acteurs libéraux. Sans céder au catastrophisme, nombre d’entre eux pourraient fermer leur cabinet.

Ces nouvelles contraintes ne sont pas anodines pour des métiers peu reconnus et peu valorisés, malgré leur utilité sociale. Les difficultés de recrutement, qui se sont amplifiées ces dernières années, pourraient encore croître dans un contexte marqué par la hausse et la complexité des besoins de santé. La peur de l’avenir n’est pas un simple slogan.

La question est ouvertement posée : comment motiver et fidéliser de nouvelles recrues dans un environnement qui devient de moins en moins attrayant ? Les pouvoirs publics devront redonner du sens aux métiers, mais aussi des perspectives à ses forces vives. Les solutions sont connues. Les réformes promises devront rapidement se concrétiser.

Réingénierie des formations paramédicales, reconnaissance des compétences professionnelles, élargissement des prérogatives sanitaires… L’ANdEP plaide pour un véritable choc d’attractivité. Elle fera entendre sa voix et ses propositions auprès des décideurs politiques de la nation.

La formation et le devenir des infirmiers sont sur le devant de la scène politique… mais la fin du mois approche et les grands travaux sur la réingénierie de la formation et la révision du décret relatif aux actes professionnels – promis par le ministre de la Santé et de la Prévention – ne sont toujours pas lancés !

La refonte du cadre de la formation ne concerne pas uniquement la profession infirmière. Pharmaciens, chirurgiens-dentistes, maïeuticiens, orthophonistes, manipulateurs en électroradiologie… D’autres référentiels sont attendus pour former plus et former mieux, et ainsi répondre aux besoins croissants de la population.

Mentorat, tutorat, apprentissage, cordées de la réussite : les propositions ministérielles ne manquent pas de sens, mais elles devront se traduire concrètement dans les faits. L’ANdEP participera activement à la construction des projets, mais aussi à leur mise en œuvre et à leur évaluation.

La maïeutique est désormais reconnue comme une profession médicale à part entière. Au regard de leurs compétences et de leur influence dans la prise en soins, infirmières et infirmiers peuvent-ils encore être considérés comme de simples auxiliaires médicaux ?