Un peu de repos ne sera pas de refus, tant ces derniers mois auront été éprouvants pour chacun d’entre nous. Avant de lever le pied, une dernière étape cruciale s’annonce, celle des jurys de certification, qui s’accompagneront d’une étude spécifique des parcours des étudiants.

Particulièrement attendus pour assurer la relève, notamment dans les établissements de santé, ces nouveaux professionnels manqueront de confiance en eux et ne répondront peut-être pas aux attentes de bon nombre de professionnels.

Fraîchement nantis de leur « permis de conduire », ils devront d’abord apprendre à « maîtriser leur véhicule ». Une étape décisive qui nécessitera du temps et de la patience. Crise sanitaire oblige, il pourrait cependant être privés de cette phase d’observation pourtant légitime, tant les équipes en place sont à bout de souffle. Il serait difficile de leur en tenir rigueur. Espérons que cet apprentissage accéléré soit profitable à ces jeunes diplômés.

Une année s’achève, mais une autre se profile déjà à l’horizon. Dans un climat très incertain, les directeurs d’institut construisent actuellement différents scenarii, mêlant le virtuel et le présentiel, pour parer à toutes les éventualités. Les nouvelles technologies ne supplanteront jamais le facteur humain, qui restera le principal canal de l’apprentissage. Pour autant, la révolution numérique est en marche, et il serait pure folie de le nier. Certains outils ont largement fait leurs preuves durant le confinement, nous permettant de maintenir la continuité pédagogique avec nos étudiants, qui ont gagné en responsabilité et en autonomie.

La crise sanitaire aura très certainement valeur d’exemple, notamment quant à notre capacité à modifier nos méthodes et notre ingénierie. Certes imposée, cette remise en question aura néanmoins profité à tous, aux formateurs comme aux étudiants. Il nous appartient désormais de capitaliser sur cette expérience enrichissante pour relever le défi du numérique, qui doit durablement trouver sa place dans l’enseignement, en tant que levier stratégique de la formation. Pour accomplir notre « destinée », nous aurons besoin d’outils et de référentiels fiables. A bon entendeur…

Bonnes vacances à tous !

Lancé le 25 mai, le « Ségur de la santé » réunira pendant plusieurs semaines près de 300 acteurs du système de soins.

Cette concertation inédite s’articulera autour de quatre piliers stratégiques, destinés à réformer un secteur hospitalier en souffrance, voire en déshérence. Étrangement, les représentants de la formation n’ont pas été conviés à ces réflexions, alors même que l’apprentissage incarne plus que jamais le point de départ d’un changement qui se doit d’être structurel et pérenne.

Notre double valence, symbolisée par nos liens tutélaires avec les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, nous a-t-elle exclus de cette discussion ?

Responsables du développement des compétences des futurs professionnels paramédicaux, les directeurs d’instituts sont pourtant des partenaires légitimes du système de soins. Avec le concours des équipes pédagogiques, ils s’attachent à anticiper les besoins dans un cadre désespérément figé, où les référentiels n’évoluent pas ou trop peu.

Est-il nécessaire de rappeler notre rôle pendant la crise pour être entendus ? Nous avons su apporter notre contribution dans les nombreuses structures de soins débordées, souvent dans l’urgence, tout en garantissant la continuité des enseignements, malgré des ressources numériques très inégales selon les territoires. Nous n’avons pas ménagé nos efforts, en optimisant le fonctionnement de nos instituts, sans perdre de vue l’échéance critique de la diplomation des étudiants, un temps remis en cause par un contexte sanitaire très incertain.

Si la crise a mis en exergue des zones de fragilité dans le système de santé, elle a également exacerbé le manque de considération accordé au circuit de la formation et à ses acteurs.

Tandis que les inscriptions sur la plate-forme ParcourSup révèlent un fort engouement pour les professions paramédicales, il serait grand temps de reconnaître et de valoriser le tutorat exercé par des praticiens, l’accueil en stage constituant une étape fondamentale dans la poursuite des études et la construction professionnelle.

Le déconfinement n’est pas une fin en soi. C’est une étape cruciale dans la gestion de l’épidémie. Si la question du devenir de nos formations professionnalisantes et universitarisées reste entière, commençons déjà par rendre hommage aux directeurs d’instituts et aux équipes pédagogiques pour leur engagement sans faille au cours des dernières semaines.

Confrontés à une situation exceptionnelle, ils ont dû s’adapter, tant bien que mal. Ils se sont attachés à garantir la continuité des enseignements, quitte à utiliser des moyens dématérialisés qui leur étaient parfois peu familiers. Il nous appartient désormais d’élaborer des stratégies appropriées pour les former à l’usage des outils numériques, qu’il faudra également diffuser plus largement, dans l’intérêt de nos étudiants.

Notre mission est loin d’être terminée. Il convient notamment de repenser la fin du semestre, en déployant des modalités alternatives et progressives, en accord avec les agences régionales de santé, les conseils régionaux, les établissements support ou les directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, en ce qui concerne la diplomation. Ces mesures seront naturellement variables d’un territoire à l’autre, mais la notion d’équité devra être privilégiée au sein d’une même région.

Il y a un point crucial sur lequel nous sommes tous d’accord : la diplomation est un enjeu fondamental, peut-être plus encore aujourd’hui, tant les futurs professionnels sont attendus de pied ferme dans les différentes structures de soins. La crise doit nous servir d’exemple, à bien des égards. De toute évidence, il faudra capitaliser sur cette expérience pour préparer la rentrée prochaine, qui approche à grands pas. Il nous faudra composer avec les incertitudes pour accueillir au mieux les futurs étudiants.

Alors que la crise sanitaire fait rage, la politique de l’ANdEP se résume en deux mots : anticipation et mobilisation.

Très tôt, nous avions alerté le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation quant aux difficultés rencontrées par certains instituts pour assurer la continuité pédagogique, faute de moyens logistiques adaptés.

Les ministres de tutelle ont réagi rapidement. 5 000 étudiants en soins infirmiers pourront prolonger leur apprentissage, en se connectant à la plate-forme de la Croix Rouge.

Autre préoccupation majeure, les stages font également l’objet de discussions régulières entre les associations et les pouvoirs publics.

La tâche s’avère complexe pour les directeurs d’instituts. Ils doivent non seulement répondre à la demande des structures de santé dans le besoin, mais ils doivent également assurer la formation, la diplomation et la protection de leurs étudiants, dont le statut mérite aujourd’hui d’être pleinement reconnu dans la lutte contre le coronavirus.

Mise entre parenthèse, la sélection des « dossiers ParcourSup » mobilise naturellement toute notre attention, même si la plupart des formateurs sont actuellement engagés sur le terrain. L’ANdEP en appelle à la solidarité des enseignants issus des régions les moins touchées pour aider leurs collègues et garantir la pérennité du cycle de formation.

Espérons que nous aurons bientôt le plaisir de nous retrouver pour tirer – tous ensemble – les enseignements de cette période délicate.

Depuis quelques jours, le coronavirus a fait irruption dans notre quotidien. Les instituts de formation ne sont pas épargnés.

A notre échelle, nous avons un rôle déterminant à jouer, en adoptant notamment toutes les mesures de prévention qui s’imposent pour réduire les risques de contamination dans nos établissements.

Inédite par son ampleur, cette épidémie galopante nous rappelle à quel point nous sommes dépendants les uns des autres, malgré les kilomètres qui nous séparent. « Agir en faveur d’une meilleure santé pour tous, partout dans le monde ! » : le slogan de l’OMS prend aujourd’hui tout son sens. Voilà une belle piste de réflexion pour tous nos étudiants.

Dans ce climat empreint d’incertitudes, comment ne pas penser aux professionnels de santé qui œuvrent chaque jour sur le terrain, aux côtés des malades. Comment ne pas penser à tous les soignants du pays qui sont un vrai rempart contre cet ennemi invisible, en informant et en rassurant la population.

Les professions paramédicales sont en première ligne. Elles participent activement à la protection des patients les plus fragiles, à commencer par les personnes âgées, quitte à mettre leur propre santé en danger. Leur engagement au service de la nation est un exemple de professionnalisme et de solidarité, dont nous devons tous nous inspirer.

Les 5èmes Etats généraux de la formation et de la recherche médicale se sont tenus à Caen, les 6 et 7 février derniers. Pour la première fois, les représentants des formations paramédicales et les étudiants de la filière étaient invités à y participer.

Symbolique, ce geste marque surtout un tournant décisif vers « la médecine du futur », comme l’a très justement souligné Jean Sibilia, le président de la Conférence nationale des doyens de médecine (il a depuis été remplacé par Patrice Diot, doyen de la faculté de médecine de Tours). Nous en sommes intimement convaincus : la médecine de demain sera pluriprofessionnelle ou ne sera pas.

Nous ne nous sommes pas contentés d’accepter l’invitation. Nous avons activement pris part aux débats. Par la voix de sa présidente, l’ANdEP est notamment intervenue dans un atelier consacré à la transversalité des formations en santé, un sujet hautement stratégique dans le cadre des expérimentations à venir. Favoriser les échanges entre les formations de santé, accompagner la mise en place d’enseignements communs, faciliter l’accès à la formation par la recherche, respecter la diversité des parcours : toutes ces évolutions concourent à la meilleure intégration des formations paramédicales dans le paysage universitaire, mais aussi à la co-construction d’une véritable culture interprofessionnelle.

L’ANdEP joint les actes à la parole. Elle continue à se mobiliser pour obtenir des informations fiables de la part du ministère de la Santé, notamment quant aux modalités de sélection des aides-soignants et des auxiliaires de puériculture. Nombreux sont les instituts qui ont été contraints d’annuler leur concours au mois de novembre, à la demande de la DGOS. D’autres directeurs n’ont rien annulé, mais ils sont également dans l’incertitude. Cette situation dommageable crée une iniquité sur le territoire. A l’heure où les besoins de recrutement sont criants dans ces deux disciplines, le public potentiel risque de s’inscrire dans d’autres formations. L’avenir des instituts est directement en jeu.

NB : la journée des adhérents aura lieu le 20 mars au Foyer de la Madeleine – Place de la Madeleine – Paris 75008. Le thème principal de cette journée sera : « Les expérimentations, quelle participation des instituts de formation pour quels modèles ? ».

Nouvelle année, nouveaux défis. Comme nous l’avions annoncé lors de l’assemblée générale du 10 décembre dernier, l’ANdEP souhaite poursuivre ses actions avec le même dynamisme et la même conviction, en s’appuyant sur ses principes et ses valeurs, résumés sous la forme d’un acrostiche :

Acomme analyse. Nous continuerons à apprécier et à respecter les discours et les positions de de chacun (adhérents, tutelles, partenaires…) que le contexte soit sanitaire, social ou politique.

N comme non-discrimination. Toutes les paroles ont leur importance et il est important d’y reconnaître des éléments constructifs. Il est parfois délicat de porter les remarques des uns et des autres quand on ne les partage pas, mais la différence permet aussi la construction.

D comme disponibilité. Montrer une ouverture aux autres, savoir adapter son agenda pour ne pas laisser la « chaise vide » ; faire preuve d’écoute et de bienveillance, sans pour autant perdre ses idées ; être dans l’entraide, la compréhension des nouvelles organisations, des textes…

E comme évolution. Nous nous positionnons comme un acteur important des transformations en cours, à la lumière de nos travaux. Il arrive parfois que notre perception soit différente de celle de nos adhérents, nous le confessons. Aussi, nous nous efforçons d’en rendre compte le plus souvent possible via plusieurs canaux (newsletter, mail, compte rendu…), en toute transparence.

P comme positionnement. Nous sommes des directeurs (ou de la graine pour le devenir !). Nous sommes issus des filières paramédicales, nous pilotons nos structures, nous connaissons nos métiers. Nous sommes aussi des experts. A ce titre, nous nous devons de proposer et de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires au développement de la professionnalisation des formateurs et des étudiants.

Au-delà de notre participation active dans différents groupes de travail, nous rédigerons prochainement un nouveau document de référence.

Il y a dix ans, l’ANdEP publiait son premier rapport. Il évoquait la formation à l’horizon 2020. Qu’en est-il aujourd’hui ? Quel est le profil des professionnels formés, au regard des nombreuses évolutions systémiques? Un travail ambitieux, à l’occasion duquel les adhérents seront sollicités.

En attendant, les membres du nouveau conseil d’administration se joignent à moi pour vous souhaiter une belle année, avec la réalisation de vos souhaits les plus chers tant au niveau personnel que professionnel.

Les carrières paramédicales au sein de l’hôpital public font-elles encore rêver ?

Difficiles, les conditions d’exercice y sont aussi de plus en plus précaires. Comment attirer et fidéliser des professionnels ? Comment susciter des vocations chez les étudiants ? Un nouveau (énième ?) plan d’urgence pourra-t-il réellement faire la différence ?

66 euros par mois ! Le geste du gouvernement mérite d’être salué, mais permettra-t-il vraiment d’améliorer le sort des 40 000 agents hospitaliers qui devraient en bénéficier ? Réservée à la région parisienne, cette mesure n’aurait-elle pas pu ou dû profiter à tous les infirmiers et à tous les aides-soignants du pays, de manière symbolique ?

En tant que formateurs, nous détenons une partie de ces réponses.

Nous avons un rôle essentiel à jouer pour inverser la tendance, en étant davantage force de propositions auprès des pouvoirs publics. Nous devons également mieux motiver, mieux préparer et mieux accompagner nos étudiants.

Sans nier la réalité, il nous appartient de valoriser des métiers aussi utiles qu’indispensables à la population.

Peut-être même plus que jamais… Dans les propositions de réforme, le rapport humain est trop souvent négligé. C’est pourtant l’une des valeurs fondamentales du soignant, celle d’apporter le meilleur service possible à ses patients, tant pour sa santé que pour son bien-être.

C’est le cœur de notre mission. C’est le sens de notre action !

Le mois d’octobre aura été particulièrement fertile pour le secteur sanitaire et médico-social.

Outre le plan gouvernemental en faveur des proches aidants et les propositions de Myriam El Khomri visant à « restaurer l’attractivité des métiers du grand âge », la création des sections CNU pour les sciences infirmières, celles de la rééducation et de la réadaptation et de la maïeutique constitue une avancée majeure, qui facilitera notamment la reconnaissance de ces disciplines et la construction des filières.

Il nous appartient désormais de convaincre les universités, éventuellement réticentes, de recruter des enseignants-chercheurs en leur sein.

Au-delà de leurs travaux de recherche, qui permettront l’utilisation de données probantes, ces derniers pourraient être des « passeurs » entre le monde universitaire et celui des instituts de formation, comme le soulignait Isabelle Richard, lors du congrès de la FNESI, auquel participait naturellement l’ANdEP. « Penser la diversité et la complémentarité des rôles entre ces enseignants-chercheurs qui ont une expertise dans le domaine de la recherche et les formateurs en institut de formation qui ont une expertise professionnelle » : tel est le défi proposé pour construire l’avenir.

Autre « révolution de palais », le rapport El Khomri consacre « la nécessité d’apporter une reconnaissance sociale et matérielle à la hauteur de l’engagement quotidien des soignants du grand âge et de l’autonomie », comme le rappelait très justement Agnès Buzyn. Les propositions formulées par l’ancienne ministre du Travail de François Hollande concernent essentiellement les métiers d’aide-soignant et d’accompagnant éducatif et social, mais elles s’inscrivent dans un champ bien plus large, celui de la prise en charge des personnes âgées, dépendantes et handicapées, qu’elles soient en structure ou domicile.

Remaniement de la formation d’aide-soignante de la sélection à la diplomation, restructuration de la formation continue, création d’une culture gériatrique au sein des équipes : les réflexions du groupe de travail piloté par la DGOS vont dans le sens de ce rapport. Tous les changements induits par ces différents travaux, en lien avec « Ma Santé 2022 », doivent maintenant se concrétiser.

Plus que jamais, les directeurs d’institut devront mutualiser les expertises pour élaborer les stratégies les plus adaptées dans le domaine de la formation. Un excellent sujet de discussion qui ne manquera d’alimenter les débats lors de nos journées d’études, organisées les 10 et 11 décembre prochains !