Dans son dernier baromètre*, l’ANESF s’inquiète du mal-être grandissant des étudiants en maïeutique.

La problématique n’est pas nouvelle, mais la situation s’est encore dégradée par rapport au précédent bilan effectué il y a cinq ans. « La plupart des résultats n’ont pas évolué ou ont empiré », soulignent les représentants de l’association, non sans évoquer les nombreux impacts de la crise sanitaire. Stress quotidien, maltraitance en stage, manque d’accompagnement, précarité financière accrue… Plusieurs inconvénients majeurs affectent la santé physique et psychique des étudiants de la filière, mais aussi leur motivation.

Un chiffre-clé illustre l’ampleur du phénomène : plus de la moitié des répondants envisagent de suspendre ou d’arrêter leur cursus avant son terme. Au-delà du constat, l’ANESF réclame des actions concrètes pour renforcer durablement l’attractivité de la formation et de la profession. Elle propose notamment de revaloriser les indemnités de stage, d’accélérer le processus d’intégration universitaire et de restructurer les maquettes pédagogiques. Les enjeux ne sont pas anodins. Dans un contexte marqué par la pénurie généralisée de sages-femmes, un étudiant sur quatre ne se voit plus exercer le même métier dans quinze ans.

(*) « Enquête bien-être 2023 », ANESF (avril 2023).


Photo : Jeanne Frank / Cocktail Santé

Le gouvernement veut réformer le système des bourses sur critères sociaux.

A l’issue d’une concertation ayant réuni l’ensemble des organisations représentatives étudiantes, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient de dévoiler les premières mesures d’un plan d’action qui affiche une grande ambition : aider plus et aider mieux pour réduire la précarité et les pertes de chance. Plus de 500 millions d’euros ont ainsi été débloqués pour augmenter le nombre de boursiers, revaloriser toutes les bourses, mettre fin aux effets de seuil ou encore limiter les coûts de la restauration et du logement. Parmi d’autres nouveautés, 35 000 étudiants issus des classes moyennes deviendront boursiers dès la rentrée prochaine.

Outre une bourse annuelle de 1 450 euros versée sur dix mois, ils bénéficieront également de certains avantages associés (exonération des frais d’inscription et de la contribution de vie étudiante et de campus, repas à un euro, priorité pour un logement CROUS…). Autre avancée majeure : le montant des bourses sera revalorisé de 37 euros pour tous les échelons, soit la plus forte hausse enregistrée depuis dix ans, comme le souligne le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Débutée en octobre dernier, la concertation pilotée par Sylvie Retailleau prendra fin cet été. De nouvelles « évolutions structurelles » sont attendues dans les prochaines semaines pour compléter la réforme.


Photo : Freepik

Le gouvernement a décidé de créer une journée nationale des aides à domicile qui se tiendra désormais tous les 17 mars.

« Cette reconnaissance institutionnelle valorise leur engagement sans faille et leur place essentielle dans la solidarité nationale », souligne Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Chaque année, cet événement permettra de faire le point sur le métier et les missions des aides à domicile, considérées comme un « maillon essentiel » de la vie quotidienne des personnes vulnérable, mais aussi de renforcer la prise de conscience collective des Français sur la fragilité, la perte d’autonomie et le handicap. Lever, coucher, toilette, préparation et prise des repas, entretien du logement et du linge, accompagnement pour les sorties et les activités… 570 00 professionnels proposent une assistance physique, psychologique et sociale qui favorise le maintien à domicile de la personne accompagnée. Face au vieillissement programmé de la population, cette fonction sera indispensable dans les années à venir.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

Dans le cadre de leur service sanitaire, 2 633 étudiants normands ont mené des actions de prévention primaire dans plus de 500 structures.

Conjointement portées par l’Académie de Normandie et l’Agence régionale de santé, ces initiatives ont notamment permis de sensibiliser des écoliers, des collégiens et des lycéens sur des thématiques centrales comme la vie affective et la santé sexuelle ou encore l’usage raisonné des écrans. Les multiples ateliers organisés ces dernières semaines ont été l’occasion de relayer des messages-clés, mais aussi de répondre aux questions des élèves avec le soutien des équipes pédagogiques. Lancé il y a cinq ans, le service sanitaire des étudiants en santé initie les futurs professionnels aux enjeux de prévention primaire et de promotion de la santé, et leur permet également de développer des compétences spécifiques dans une logique pluriprofessionnelle. Continue ou discontinue, cette formation dure six semaines. Elle est obligatoire pour l’obtention du diplôme.


Photo : ARS Normandie

Une campagne de vaccination généralisée contre les papillomavirus sera lancée dans les collèges français, dès la prochaine rentrée scolaire.

Cette opération spéciale ciblera les élèves de cinquième, filles et garçons confondus. Totalement gratuite, elle reposera sur la base du volontariat. La généralisation de cette mesure doit permettre de mieux prévenir les lésions cancéreuses et les cancers invasifs induits par les HPV. Expérimentée pendant deux ans dans la région Grand Est, cette initiative aurait montré d’excellents résultats. Selon les estimations du gouvernement, 800 000 élèves pourraient être vaccinés chaque année dans les collèges.

Les enjeux de santé publique ne sont pas anodins : les HPV sont responsables de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus dépistées et traitées, et de 6 000 nouveaux cas de cancers par an. La vaccination contre les papillomavirus reste le meilleur moyen de prévention, mais elle est encore trop peu répandue en France. La donne pourrait néanmoins changer. Au-delà des médecins, les infirmiers, les pharmaciens et les sages-femmes pourront prescrire et administrer le vaccin… en septembre prochain.


Photo : Kateryna Kon / Shutterstock.com

Dans un communiqué commun, étudiants, formateurs et professionnels réclament une refonte massive et rapide des études en ergothérapie.

Une évolution jugée urgente, tant au niveau des besoins de la population que des compétences nécessaires pour y répondre. Dans ce texte, destiné au ministère de la Santé et de la Prévention, l’ANFE*, le SIFEF** et l’UNAEE*** plaident notamment pour un allongement de la durée de la formation. « Le volume horaire des trois années de formation en ergothérapie est supérieur à celui des quatre années de masso-kinésithérapie. Les étudiants souffrent d’un programme trop chargé ne leur permettant pas d’assimiler leurs connaissances ni d’approfondir leur raisonnement clinique, avec un impact important sur leur qualité de vie et leur santé », écrivent les trois organisations signataires, qui souhaitent une « harmonisation de la formation au niveau national en cinq années avec reconnaissance au grade master ».

(*) Association nationale française des ergothérapeutes – ANFE.
(**) Syndicat des instituts de formation en ergothérapie français – SIFEF.
(***) Union nationale des associations des étudiants en ergothérapie – UNAEE.  


Photo : Luc Seba / Cocktail Santé

A l’occasion du salon international de l’agriculture, le gouvernement a annoncé la création de l’Institut One Health.

Implanté à Lyon, il doit devenir l’organisme de référence pour la formation et l’expertise des décideurs publics et privés sur ce sujet devenu stratégique. A la croisée de la médecine humaine, de la médecine vétérinaire, des sciences de l’environnement et des sciences sociales, cette approche plus globale et plus transversale de la santé doit notamment permettre de mieux prévenir et de mieux gérer les futures crises sanitaires. Adossé à l’Ecole universitaire de recherche EID@Lyon et porté par l’Université Lyon 1, l’Institut One Health s’appuiera sur un catalogue innovant de formations, à la fois interdisciplinaires et intersectorielles, proposées par trois grandes écoles que sont VetAgro Sup, AgroParisTech et l’EHESP*. Soutenue par les ministères de l’agriculture, de la santé et de l’écologie, cette démarche s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’accélération « maladies infectieuses émergentes et menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques » du plan France 2030.

(*) Ecole des hautes études en santé publique – EHESP.

A l’issue d’un appel à candidatures lancé début février, l’ARS Ile-de-France dévoilera prochainement le nom des dix instituts de formation qui seront financièrement soutenus pour favoriser l’inclusion des élèves et des étudiants en situation de handicap.

« Accompagner ces jeunes dans leur choix professionnel et dans leur souhait d’engagement dans une carrière paramédicale est une mission d’importance. Un travail de sensibilisation au handicap est nécessaire au sein des instituts de formation, notamment auprès des équipes administratives et pédagogiques, mais aussi sur les lieux de stage, auprès des encadrants et de l’équipe de soins », souligne l’agence francilienne. IFSI, IFAS ou IFAP…

Chacun des lauréats bénéficiera d’une subvention de 20 000 euros via le FIR*. Cette somme leur permettra notamment de procéder aux aménagements nécessaires, comme la formation de formateurs ou de référents handicap, mais aussi la mise en place d’une politique d’accueil en institut de formation et en stage dans les établissements de santé. Selon le calendrier fixé, un rapport d’évaluation sera publié en août 2024.

(*) Fonds d’intervention régional – FIR.


Photo : Isabelle Fernandez

Les rumeurs pullulent, notamment sur les réseaux sociaux, mais elles n’ont pas encore été confirmées par la Caisse nationale d’assurance maladie.

Prévue début avril, la généralisation du bilan de soins infirmiers pourrait être une nouvelle fois reportée, en raison d’un nouveau dépassement de l’enveloppe allouée. Quelles que soient les raisons invoquées, les syndicats professionnels y sont formellement opposés, jugeant son déploiement indispensable à la bonne prise en charge des personnes dépendantes depuis leur domicile.

Dans un communiqué publié début mars, le Sniil* évoque trois enjeux majeurs, étroitement liés au respect du calendrier fixé : mieux évaluer les situations de fragilité, mieux coordonner les parcours de santé et mieux reconnaître les compétences des infirmiers libéraux. Pour mémoire, ce dispositif conventionnel leur permet, à la suite d’une prescription de soins pour dépendance, de faire une évaluation de l’état de santé du patient concerné qui débouche sur un plan de soins personnalisé.

(*) Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux – Sniil.


Photo : Stephen Caillet / Cocktail Santé