La campagne de vaccination conjointe contre la grippe et le Covid-19, qui devait initialement prendre fin le 31 janvier, est prolongée jusqu’au 28 février.

« La grippe saisonnière est là, et ne faiblit pas. Le Covid-19 continue lui aussi de circuler, augmentant ainsi le risque de co-infections et de formes graves, notamment chez les personnes fragiles, qui sont invitées à se faire vacciner sans attendre », rappelle la DGS. Caractérisée par sa précocité, son intensité et sa sévérité, l’épidémie de grippe touche toutes les tranches d’âge, même si les plus jeunes et les plus âgés sont davantage exposés.

Selon Santé publique France, elle a provoqué 611 morts durant la deuxième semaine de janvier, soit 7,3 % des décès déclarés par certificat électronique dans tout le pays. « Un niveau jamais atteint », souligne l’agence. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ces chiffres particulièrement élevés, dont une faible couverture vaccinale de la population cible et la circulation active de trois virus grippaux (H1N1, H3N2 et B/Victoria).

Dans ce contexte délétère, le ministère de la Santé appelle donc à une « mobilisation collective pour freiner la transmission des virus respiratoires et limiter les hospitalisations ».

NB : la vaccination est particulièrement recommandée chez les personnes de 65 ans et plus et leur entourage.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

La pilule ne passe pas. Dans un communiqué publié fin janvier, le Collectif inter-blocs torpille le nouvel arrêté ministériel définissant la durée et le contenu de la formation complémentaire des infirmiers en soins généraux qui exercent en bloc opératoire.

Une évolution vécue comme « un affront » pour le métier. « La DGOS continue de réduire à néant les compétences nécessaires à la réalisation d’actes techniques exigeants, sous couvert d’une pseudo-formation, qualifiée de sensibilisation par les textes officiels », déplore le CIB, qui accuse certaines organisations professionnelles et certaines écoles de « trahison ». Le Collectif lance donc un appel à la mobilisation « massive et immédiate » au nom de la survie de la profession et de la santé des patients.

Une action nationale se prépare. Pour rappel : un décret publié en octobre dernier prévoyait les conditions dans lesquelles les IDE pouvaient être autorisés à réaliser l’ensemble des actes exclusifs des IBODE dans le cadre du nouveau dispositif transitoire qui s’achèvera fin 2031.

Selon les termes de l’arrêté paru il y a quinze jours, une formation complémentaire de 21 heures sera suffisante pour obtenir une autorisation définitive.

NB : les IDE en fonction en bloc opératoire justifiant au moins un an d’exercice en bloc opératoire en équivalent temps plein au cours des trois dernières années peuvent demander au préfet de région une autorisation temporaire d’exercer les actes exclusifs des IBODE.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

La loi instaurant un nombre minimal de soignants par patient hospitalisé a été définitivement adoptée fin janvier.

Comme le prévoit son article unique, la Haute Autorité de santé est désormais chargée de définir, au niveau national, un ratio minimal de soignants par lit ouvert ou par nombre de passages pour les activités ambulatoires de nature à garantir la qualité et la sécurité des soins. Ces ratios seront fixés par décret pour une période maximale de cinq ans, en tenant compte de la charge de travail et des spécificités de chaque spécialité et de chaque hôpital.

L’organisation des soins qui en découlera devra, ensuite, être approuvée par les commissions médicales d’établissement et les commissions des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques. La loi prévoit également un mécanisme d’alerte pour informer les agences régionales de santé en cas d’impossibilité de respecter ces ratios pendant une durée supérieure à trois jours. En vertu du calendrier fixé, ces dispositions entreront en vigueur le 1er janvier 2027.

Leur mise en œuvre fait toutefois débat, notamment sur le plan opérationnel, posant ouvertement la question des ressources humaines disponibles. Selon Yannick Neuder, ministre délégué chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, ces ratios nécessiteraient la formation de 60 000 infirmiers à terme.

NB : les ratios soignants/patient concernent uniquement le service public hospitalier.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

François Bayrou vient de dévoiler son nouveau gouvernement. Dans un contexte politique et budgétaire incertain, les différents acteurs du système de santé réclament de la stabilité pour mener des réformes essentielles.

La censure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui a provoqué celle du gouvernement Barnier, plonge les différents acteurs du système de santé dans l’expectative. Votée en urgence fin décembre, la loi spéciale évite la paralysie du pays, en garantissant notamment la continuité des services publics et la capacité d’emprunt des organismes de Sécurité sociale, mais elle interroge le devenir de plusieurs réformes stratégiques, dont celles concernant la profession infirmière.
Dans une Assemblée nationale fragmentée par les oppositions et rongée par les jeux de pouvoir, la tâche du nouveau Premier ministre ne sera pas simple. Lors de la cérémonie de passation, François Bayrou se disait conscient d’être au pied d’un « Himalaya de difficultés ». Proche du maire de Pau, Geneviève Darrieussecq, ministre démissionnaire de la Santé et de l’Accès aux soins, le croit capable de relever le défi. « Il a une expérience solide et connaît bien le terrain. Il est toujours resté fidèle à ses idées tout en étant très indépendant. Il me semble armé, dans ses convictions et sa façon de faire, pour donner au pays une stabilité que, je crois, une majorité de nos concitoyens recherche. Il peut être un peu têtu, mais il est quand même à l’écoute. Il se forge une opinion après avoir consulté et écouté. Et je crois que ça aussi, c’est essentiel aujourd’hui », pouvait-on lire dans un témoignage récemment relayé par France Bleu.

Nouvelle équipe, nouvel échec ?

Le suspens aura duré quelques jours seulement. Composé de trente-cinq membres, le gouvernement Bayrou comporte son lot de surprises. Il marque notamment le retour aux affaires de Catherine Vautrin, qui récupère son grand ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Elle sera assistée par un nouveau ministre délégué chargé de la Santé et de l’Accès aux soins en la personne de Yannick Neuder, député LR de l’Isère et rapporteur général du PLFSS 2025. « Infirmières et infirmiers, sages-femmes, aides-soignants, médecins, aidants et directeurs du soin du public comme du privé : vous êtes ce que le pays a de plus précieux et je souhaite, plus que jamais, que nous construisions avec vous tous l’avenir de notre système de santé. Vous pouvez compter sur l’engagement du ministre comme du professionnel de santé hospitalier que je suis », affirmait le cardiologue, durant sa première allocution.
Satisfaites mais prudentes, les organisations représentatives des professions de santé réclament avant tout de la stabilité. « Nous espérons que notre nouveau ministre restera en poste assez longtemps pour mettre en place les réformes nécessaires », réagissait le SNIIL, qui attend une adoption de la proposition de loi sur le métier infirmier dans les prochains mois. Parmi d’autres priorités, la nouvelle équipe gouvernementale devra rapidement dégager une majorité pour voter un budget en évitant de passer sous les fourches caudines de la censure. Seule certitude : les débats parlementaires ne reprendront pas avant la mi-janvier.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

Dans un rapport présenté mi-décembre devant la commission des affaires sociales du Sénat, la Cour des comptes étrille la réforme des études de santé, pointant notamment un « dispositif complexe et coûteux au bilan mitigé ».

Réussite et bien-être des étudiants, diversification des profils, progression vers des licences universitaires, hausse des effectifs des professionnels de santé… Aucun des objectifs prioritaires n’a été tenu, selon les sages de la rue Cambon. Quatre ans après la mise en œuvre de la réforme, les auteurs de ce rapport tracent plusieurs pistes d’évolution. Ils plaident notamment pour l’abandon du double parcours d’entrée PASS/L.AS au profit d’une voie d’accès unique.

Ils recommandent également de fixer des objectifs de formation, en fonction de la densité médicale et d’indicateurs sur les capacités de formation couvrant les trois cycles, et de mettre en place des indicateurs de suivi y compris sur le nombre de places créées en MMOP.

Ils suggèrent par ailleurs de confier un rôle de planification des ressources humaines à l’Observatoire national de la démographie des professions de santé, en le dotant du statut et des moyens nécessaires. Autre préconisation notable : développer une offre territoriale de formations délocalisées donnant accès aux études de santé pour diversifier l’origine sociale.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

Dans une étude publiée début décembre, la Drees anticipe une augmentation de 37 % des effectifs infirmiers d’ici à 2050.

Selon ses estimations, il y aurait alors 821 000 IDE sur une base de 29 000 diplômés par an. En dépit de cette embellie démographique, le nombre de professionnels en exercice ne sera toutefois pas suffisant pour couvrir les besoins de la population, notamment en raison de son vieillissement, qui pourrait se traduire par une augmentation significative de la demande de soins.

Outre la résolution des difficultés de recrutement, le maintien en formation sera par ailleurs un enjeu majeur. Selon la Drees, le nombre de diplômés est passé de 25 600 en 2013 à 24 400 en 2022. Et ce malgré la forte hausse du nombre de places en formation depuis 2021 ; il y en avait 36 200 en 2023.

La Drees précise toutefois que ses estimations dépendent de facteurs difficilement interprétables, comme la consommation réelle de soins, qui pourrait diminuer grâce aux progrès médicaux ou aux nouvelles modalités de prise en charge, mais aussi augmenter avec une dégradation de l’état de santé de la population ou l’apparition de nouvelles maladies.


Photo : Frederik Astier/Cocktail Santé

Dans sa dernière enquête annuelle publiée fin novembre, la Drees signale une hausse du nombre d’inscrits et de diplômés dans les formations aux professions de santé non médicales et de sage-femme en 2023.

Premier enseignement : les inscriptions en première année ont, toutes disciplines confondues, progressé de 1 %. Les formations d’auxiliaire de puériculture (+ 12 %), de sage-femme (+ 11 %) et de préparateur en pharmacie hospitalière (+ 9 %) affichent la plus forte progression en termes d’effectifs, loin devant celle d’infirmier en puériculture (- 12 %) qui enregistre la plus forte baisse sur la période.

Second enseignement : le nombre de diplômés a progressé de 3 % en 2023… soit la plus forte hausse constatée depuis dix ans. Il a particulièrement augmenté chez les auxiliaires de puériculture (+ 21 %), les infirmiers anesthésistes (+ 14 %) et les sages-femmes (+ 9 %), mais il a fortement diminué chez les ambulanciers (- 22 %), les infirmiers puériculteurs (- 6 %) et les infirmiers de bloc opératoire (- 4 %). Autre fait marquant : 11 % des élèves ou étudiants en première année de formation ont interrompu leur cursus, soit une hausse de 1 %. Ceux qui se préparent aux métiers de technicien de laboratoire médical (18 %), d’infirmier (14 %) et d’aide-soignant (12 %) sont les premiers concernés.

NB : 174 860 élèves ou étudiants étaient inscrits dans l’une des 1 398 formations aux professions de santé non médicales et de sage-femme en 2023.


Photo : Jeanne Frank / Cocktail Santé

Dans le sillage du mouvement #MeToo à l’hôpital, l’ONI a mené une consultation en ligne sur les violences subies par la profession, tous secteurs confondus, dont les résultats ont été publiés mi-décembre.

Il en ressort une « prévalence effrayante » des actes malveillants qui se traduit inévitablement dans les chiffres : 49 % des répondants ont déjà été victimes de violences sexistes ou sexuelles dans le cadre de leur activité professionnelle. Autre constat préoccupant : aucun lieu d’exercice n’est immunisé, même si les établissements de santé demeurent les principaux lieux de passage à l’acte, selon 75 % des répondants. Les agressions subies ont naturellement des impacts délétères sur le quotidien les victimes, tant sur le plan personnel que professionnel. Elles évoquent des répercussions directes sur leur santé (34 %), leur vie sociale ou intime (24 %), mais aussi sur leur relation de travail (19 %) ou leur rapport au travail (14 %). Autre conséquence majeure : 37 % des personnes interrogées déclarent que les violences sexistes ou sexuelles ont fait naître chez elles un sentiment d’insécurité dans leur milieu professionnel.

Au-delà du constat, l’Ordre national des infirmiers formule une série de propositions concrètes articulées autour de trois grands axes : prévenir, accompagner et sanctionner. L’instance préconise notamment de former tous les professionnels de santé et tous les personnels administratifs pour mieux détecter, prévenir et déclarer les violences sexistes et sexuelles dès la formation initiale. Elle recommande également de mettre en place des systèmes de déclaration et d’accompagnement au plus près des professionnels. Elle suggère par ailleurs de conclure des conventions police-justice-Ordre dans tous les territoires pour permettre la mise en œuvre de systèmes d’alerte et la meilleure prise en compte de toute plainte ou signalement émanant d’un professionnel de santé.

NB : plus de 21 000 infirmières et infirmiers ont répondu à cette consultation en ligne, dont 19 092 infirmières, soit une proportion proche de celle qui est la leur au sein du corps infirmier.

Consulter la synthèse : https://www.ordre-infirmiers.fr/system/files/inline-files/Synth%C3%A8se_consultationVSSV2.pdf


Illustraion : Freepik

Le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins a lancé, en partenariat avec France Travail, un programme d’engagement national et une plateforme numérique pour valoriser les métiers du soin et de l’accompagnement social.

Mise en ligne fin novembre, elle recense 17 000 formations et plus de 93 000 offres d’emplois existantes concernant 95 métiers différents dans cinq secteurs : santé, social, grand âge, handicap et petite enfance. Selon le ministère, cette initiative inédite promeut des professions « variées et essentielles » qui jouent un « rôle central et porteur de sens pour la société ».

La nouvelle plateforme doit également permettre de fournir des informations détaillées sur les métiers et les formations, d’offrir un accès simplifié aux opportunités d’emploi et à des parcours de reconversion, et proposer des témoignages et des ressources pratiques pour faciliter l’orientation.

https://prendresoin.francetravail.fr/