Dans un rapport d’information présenté début juillet en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Cyrille Isaac-Sibille plaide en faveur du renforcement des missions et carrières paramédicales*.

Le député MoDem du Rhône propose trois pistes d’évolution concrètes : l’élargissement des coopérations interprofessionnelles, le développement de l’exercice en pratique avancée et la modification du périmètre de compétences des différents professionnels. Jugeant l’organisation des soins inadaptée aux défis du vieillissement de la population et de la chronicisation de certaines pathologies lourdes, il préconise notamment d’actualiser la liste des actes réalisés par les professions paramédicales.

Il suggère également de renforcer l’exercice en pratique avancée pour les infirmiers, non sans adapter et revaloriser le modèle économique du métier, en particulier dans le secteur libéral. Selon lui, d’autres auxiliaires médicaux devraient également profiter de cette montée en compétences, en tête desquels figurent les techniciens de laboratoire et les manipulateurs en électroradiologie.

(*) « Quelle vision dans 10 ans et comment y parvenir ? », Cyrille Isaac-Sibille (juillet 2021).

La création de la mention « urgences » de la pratique avancée infirmière a reçu un avis négatif du Haut conseil des professions paramédicales.

Tombée fin juin, cette décision suscite le mécontentement des instances professionnelles. L’ONI dénonce notamment le « rétropédalage » du gouvernement qui a « dépourvu le texte initial de sa substance » à la suite de « pressions corporatistes ». Selon son président, l’intervention des infirmiers de pratique avancée aurait permis d’améliorer le fonctionnement des services d’urgence, via la délégation de certaines tâches. Elle aurait également contribué à soulager des personnels totalement débordés.

Encouragée par la Cour des comptes, cette piste d’évolution professionnelle n’a finalement pas été retenue par l’exécutif. Une décision unilatérale qui sonne comme un désaveu pour les IPA, dont le champ d’action a été réduit à la portion congrue. Outre une dévalorisation de la profession, Patrick Chamboredon y voit une menace directe pour l’accès aux soins et la sécurité des patients.

Consultatif, l’avis du HCPP ne condamne pas pour autant la création de cette cinquième mention de la pratique avancée.

Dans un Livre Blanc publié début juillet, la Société française de santé digitale formule dix propositions concrètes pour accompagner la généralisation du télésoin sur le territoire français.

« Ce document aborde les différents volets de cette avancée majeure pour le développement de la santé digitale en France », souligne la SFSD. Parmi d’autres préconisations, les auxiliaires médicaux sont notamment invités à définir un objectif de soin, à respecter les bonnes pratiques, à travailler en équipe pluriprofessionnelle ou à choisir un outil accessible à tous. Il leur est également recommandé d’obtenir le consentement éclairé des patients avec lesquels ils devront construire le parcours alterné, dans le cadre d’une décision partagée. Selon les auteurs de ce Livre Blanc, la formation des acteurs de santé sera un prérequis indispensable pour favoriser l’essor de cette pratique.

Quelles que soient les démarches entreprises, un impératif de taille devra par ailleurs être respecté : garder l’humain au centre de tout. Pour rappel, le télésoin est entré dans le droit commun le 4 juin dernier. Toutes les professions paramédicales sont désormais autorisées à y recourir.

(*) « Le télésoin au cœur de l’innovation des parcours de santé », SFSD (juillet 2021).

La propagation du variant delta contraint l’exécutif à employer les grands moyens.

Pour prévenir l’apparition d’une quatrième vague épidémique, tous les personnels soignants et tous les professionnels au contact des personnes fragiles devront être impérativement vaccinés d’ici au 15 septembre prochain.

A compter de cette date, ils ne pourront plus travailler et ne seront donc plus payés. Directement concernés, les paramédicaux accusent un certain retard en la matière, notamment à l’hôpital. Selon un tableau de bord produit par l’AP-HP auquel Le Monde a eu accès, les infirmiers et les aides-soignants font partie des professions de santé les moins vaccinées. Au 11 juin, 37 % des personnels non médicaux pouvaient justifier d’un cycle vaccinal complet, contre 68 % chez les médecins. Selon le dernier point épidémiologique publié par Santé publique France, les chiffres ne sont guère meilleurs dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et dans les unités de soins de longue durée, où le taux de couverture vaccinale est estimé à 45 %.

La situation semble toutefois plus favorable en ville. Au 8 juillet, 75 % des professionnels de santé libéraux étaient complètement vaccinés.

Professeur d’anglais à l’IFSI de la Fondation Léonie Chaptal en région parisienne, Michel Lemieux mène actuellement une étude inédite sur l’utilisation de l’anglais dans la pratique infirmière en France et en Europe.

Ce projet doit notamment permettre de mieux cerner les besoins des IDE en la matière. Il doit également permettre de mieux former les futurs élèves infirmiers. Trois minutes vous suffiront pour répondre à une vingtaine de questions. Les résultats complets de cette enquête déclarative seront dévoilés à la fin du mois de septembre.

Pour plus d’informations

 

La publication officielle du nouveau programme de formation des aides-soignants et des auxiliaires de puériculture a fait l’objet d’une matinée d’information, organisée par l’ANdEP. Particulièrement appréciée, l’initiative sera régulièrement reconduite sur d’autres sujets.

La crise sanitaire a bouleversé nos modes de communication, surtout à grande échelle. La visioconférence est le premier marqueur de ce changement. Chacun d’entre nous a dû faire preuve d’agilité en la matière, certains avec plus d’aisance que d’autres, au moins au début. Rompue à cette nouvelle exigence, l’ANdEP veut saisir cette opportunité pour échanger plus fréquemment avec sa base, en dehors des traditionnelles journées annuelles.

En perpétuelle évolution, le devenir de la santé mérite des éclairages plus réguliers. Aussi avons-nous décidé de multiplier les points d’actualité. Trois à quatre rendez-vous seront désormais programmés chaque année, contre un seul auparavant. Bien utilisée, la technologie peut abolir les distances. Elle peut également contribuer à alléger des emplois du temps souvent surchargés. Elle peut surtout nous permettre de mieux nous faire connaître, de populariser nos initiatives et de gagner de nouveaux adhérents, gage d’une représentativité accrue dans nos travaux avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ou le ministère des Solidarités et de la Santé. Double tutelle oblige.

Une implication totale

Depuis quinze mois, les déplacements et les rencontres ont été réduits à la portion congrue, y compris pour les membres du bureau et du conseil d’administration de l’ANdEP. En dépit des contraintes pratiques, logistiques et techniques, notre association n’a jamais levé le pied. Elle a inlassablement poursuivi ses objectifs et ses missions au service des formations en santé. Elle s’est particulièrement impliquée dans les différents groupes de travail pilotés par la DGOS. Entamé, interrompu puis repris, le processus de réingénierie du diplôme des aides-soignants et des auxiliaires de puériculture touche aujourd’hui à sa fin. Il nous est apparu naturel de communiquer sur cette réforme majeure, tout comme il nous paraît évident de faciliter la veille documentaire et d’accompagner les instituts de formation, quelle que soit la filière enseignée. Planifiée depuis deux mois, cette réunion ne pouvait pas mieux tomber.

Comme un symbole, elle s’est finalement tenue le jour de la signature officielle du texte, soit le 28 mai. En guise de soutien à la démarche initiée par l’ANdEP, la DGOS nous avait transmis toute la documentation nécessaire. Preuve de l’engouement pour ce sujet, 80 personnes s’étaient inscrites. Elles étaient plus d’une centaine à se connecter, et vraisemblablement plus à leurs côtés. Petit clin d’œil de l’histoire : le nouveau référentiel de formation fait la part belle à l’enseignement à distance. La pomme n’est pas tombée loin de l’arbre.

Un éclairage exhaustif

3h30 ! C’est le temps qu’il nous aura fallu pour passer en revue le nouveau programme de formation des aides-soignants et des auxiliaires de puériculture. Comme attendu, la formation sera positionnée au niveau 5. Elle sera désormais construite autour de domaines d’activité et de blocs de compétences, encadrés par des référentiels thématiques. 22 semaines de théorie et 22 semaines de pratique. Etalée sur douze mois, la formation sera équilibrée. Il y aura trois stages de cinq semaines et un stage de sept semaines, en fin de cursus. A noter : la feuille de stage, document officiel du dossier scolaire présenté au jury final, a été enrichie. Les absences justifiées seront limitées, la formation pourra être doublée une fois et les présentations devant le jury seront réduites à quatre passages.

A l’instar des études en soins infirmiers, la construction professionnelle fera l’objet d’un accompagnement spécifique. Les périodes de stage chez l’employeur seront planifiées à l’avance. Une exception a toutefois été prévue pour favoriser l’acquisition de compétences dans les situations aiguës. Selon les multiples options du diplôme et la variété des acquis préalables, ces « passerelles » confirment tout l’intérêt d’un parcours individualisé. Elles invitent à organiser l’alternance de la formation initiale en bloc et non en fractionnée pour faciliter leur intégration. ICOGI, SP, SD et SVE… Les instances désignées s’inspireront fortement des instances de formation de niveau 6, détaillées dans l’arrêté du 21 avril 2007. Un pas de plus vers l’excellence.

Par Elisabeth Winsniewski

Le RPPS et Adeli ne feront bientôt plus qu’un. Actuellement expérimenté pour une durée de dix-huit mois, le nouveau répertoire partagé des professionnels de santé sera progressivement élargi aux professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social.

Une évolution qui permettra notamment à toutes les professions paramédicales d’accéder au dossier médical personnel ou aux messageries sécurisées de santé, ce qui n’était pas le cas pour nombre d’entre elles. Les infirmiers seront directement enregistrés par l’ONI… dès le mois de septembre. Pour ceux qui y sont inscrits, la transition sera même automatique.

Pour les autres, ils devront effectuer les formalités nécessaires auprès de l’institution ordinale. La démarche n’est pas anodine pour les membres de la profession. Elle leur permettra notamment d’accéder à différents services numériques, tels que l’application mobile e-CPS. Elle leur permettra également d’obtenir leur carte CPS. Un outil indispensable pour transmettre des feuilles de soins électroniques ou travailler avec des établissements de santé qui ont systématisé son usage.

NB : Dans le cadre d’une procédure anticipée, 35 000 infirmiers ont déjà téléchargé et activé leur application mobile e-CPS.

La mise en place de la section du CNU de sciences de la rééducation n’aura été qu’une première étape. Les masseurs-kinésithérapeutes se verront désormais reconnaître le grade de master à l’issue de leur cursus de formation.

Attendue et réclamée par la profession depuis six ans, cette reconnaissance institutionnelle a finalement été avalisée par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé. La promotion 2017-2021 sera la première à y accéder. Au-delà du symbole, ce statut devrait notamment faciliter la poursuite des études au niveau doctoral, mais aussi la mobilité internationale. Seule ombre tableau : le sort réservé aux étudiants diplômés depuis 2015, date de la dernière grande réforme des études de masso-kinésithérapie, n’a pas été tranché.

D’autres évolutions professionnelles significatives sont actuellement en réflexion, à commencer par l’autorisation de prescription, le développement de pratiques avancées et l’accès direct aux soins… sans prescription médicale. Trois pistes auxquelles Olivier Véran s’est déclaré favorable.

NB : 120 masseurs-kinésithérapeutes (seulement) ont obtenu un doctorat dans le cadre d’une validation des acquis de l’expérience.

Fortement perturbée par la crise, la réforme des études de santé suscite de vives inquiétudes chez les étudiants et leurs familles. Pour faciliter sa mise en œuvre, le Premier ministre vient d’annoncer une série de mesures complémentaires, applicables dès cette année.

Ce plan d’action prévoit notamment d’augmenter de 15 % le nombre de places pouvant être réaffectées d’un parcours à l’autre pour « garantir aux étudiants les meilleures chances de réussite » ; un décret portera prochainement cette part de 70 à 85 %.

Une commission d’examen exceptionnelle sera également créée au sein de chaque université. Elle permettra d’examiner les situations individuelles de certains étudiants qui, malgré des résultats permettant une admissibilité, n’auraient pas validé une unité d’enseignement.

Autres changements notables : l’organisation de sessions de rattrapage pour les mineures du PASS et de la L.AS ; le maintien de la même discipline majeure entre la première et la deuxième année de la L.AS.

NB : Les formations paramédicales seront l’une des trois voies d’accès au premier cycle des études de santé.