L’ANCIM* et l’IFROSS** ont lancé une enquête nationale en ligne sur les motivations et la prise de fonctions managériales des cadres de santé.

Cette initiative s’adresse à tous les professionnels paramédicaux – non titulaires du diplôme de cadre de santé – qui occupent des fonctions managériales dans les secteurs du soin, de l’hébergement ou de la formation, mais elle est plus particulièrement destinée aux cadres apprenants en poste dans le secteur public et aux fonctions assimilées dans le secteur privé. Trois grands objectifs ont été identifiés : objectiver les motivations des professionnels paramédicaux à s’orienter vers des fonctions managériales ou de formation ; explorer les mises en condition d’exercice managérial ou de formation de ces professionnels ; identifier les apports manquants pour leur permettre d’assurer au mieux ces fonctions en termes de développement de leurs compétences et d’accompagnement sur le terrain. Précision notable apportée par ses deux promoteurs : cette enquête prend moins de cinq minutes et les réponses sont totalement anonymes.

(*) Association nationale des cadres de santé – ANCIM.
(**) Institut de formation et de recherche sur les organisations sanitaires et sociales – IFROSS.

https://apps.evalandgo.com/form/451903/s/?id=JTlBbyU5NnAlOUQlQUM%3D&a=JTk4biU5MnElOTYlQUM%3D


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

Dans une enquête publiée fin avril, la Fédération des associations générales étudiantes écorne une nouvelle fois la réforme des études de santé, confirmant ainsi le « constat d’échec » évoqué dans sa dernière publication sur le sujet.

Pression, rythme de travail, sentiment d’isolement… Elle déplore notamment la forte hausse des risques psychosociaux, illustrée par deux chiffres-clés : 81 % des étudiants interrogés se disent davantage stressés depuis la mise en œuvre du PASS/L.AS et 42 % ont envisagé un abandon en cours d’année. La FAGE pointe également les failles d’un système à deux vitesses, avec une différence de niveau entre les deux voies d’entrée ressentie par 42 % des étudiants en deuxième année. Dans le cadre de la révision programmée des accès aux études de santé, la FAGE plaide pour une voie unique composée d’une licence, harmonisée sur l’ensemble du territoire, qui inclurait la filière kinésithérapie. Elle réclame également une meilleure prise en compte de la santé mentale des étudiants et une hausse du nombre de places en deuxième année. Elle demande par ailleurs des actes « forts et urgents » concernant la régulation des classes préparatoires privées, mais aussi un « soutien concret » des systèmes de tutorat santé par les rectorats.

NB : les résultats et les conclusions de cette enquête sont issues des 13 080 réponses fournies par des étudiants actuellement en PASS/L.AS ou qui s’y trouvaient l’an dernier.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

Sylvaine Mazière-Tauran a été élue présidente de l’Ordre national des infirmiers.

Elle succède à Patrick Chamboredon qui occupait cette fonction depuis six ans. Infirmière anesthésiste, elle est aussi titulaire d’un diplôme d’ingénieur maître en management des systèmes de santé délivré par l’Université Lyon 3 IFROSS. Secrétaire générale adjointe sortante de l’ONI et membre du CDOI du Rhône, elle avait également présidé le CROI Rhône-Alpes il y a quelques années. Sa première déclaration publique révèle ses intentions, mais aussi l’ampleur de sa mission : « C’est dans un esprit de travail collectif, d’écoute et de respect, que je souhaite contribuer à l’évolution et à la transformation de la profession. Nous agirons, ensemble, pour que chaque personne puisse bénéficier d’un accès aux soins de qualité en tout point du territoire. » Parmi d’autres chantiers prioritaires, elle devra notamment accompagner les travaux sur la réingénierie du métier et de la formation dans une organisation sanitaire en pleine mutation.

NB : ancienne directrice des soins au sein du groupe Ramsey Générale de Santé, Sylvaine Mazière-Tauran est « expert visiteur » à la Haute Autorité de santé depuis vingt-quatre ans.


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L’ANdEP a fait intervenir Karine Boiteau présidente de B-Kare Conseil, et Pierre Guilhem, co-fondateur de N’oublie Jamais, lors des Journées d’Études.

L’approche présentée: rendre l’apprentissage profond et durable grâce aux sciences cognitives. Cette formation de 35 heures s’étale sur un an.
Elle met en œuvre les recommandations sur la formation des formateurs publiées par l’Éducation Endowment Foundation, un des grands acteurs de l’Evidence-Based Education.
En voici quelques-unes :
  • Pour obtenir un impact visible, se focaliser sur des mécanismes de formation avec un niveau de preuve élevé. La formation s’axe autour des deux mécanismes les plus robustes sur la consolidation des apprentissages : l’effet d’espacement et l’effet test.
  • Présenter des sources fiables pour mettre les formateurs en confiance.
  • Accompagner les formateurs jusqu’à la mise en œuvre effective et répétée des techniques sur le terrain.
  • Faire une formation d’équipe pour créer la synergie et un langage commun.
  • Suivre individuellement chaque formateur dans le développement de ses compétences dans le temps, chaque formateur ayant un parcours singulier.
L’Education Endowment Foundation met à disposition des directeurs d’établissements un guide de recommandations où vous trouverez les critères de sélection des formations de formateurs impactantes.
Pour télécharger ce guide dans sa version originale (en anglais) ou sa traduction en français suivez ce lien vers le blog de N’oublie Jamais.

A la recherche de nouvelles économies, Bruno Lemaire a récemment évoqué la piste des affections de longue durée, dont les modalités de financement pourraient être prochainement réformées. Dans une lettre ouverte, adressée au ministre délégué en charge de la Santé et de la Prévention, vingt-cinq associations de patients lancent un cri d’alerte.

Est-ce la fin de l’Etat Providence ? Le doublement du montant des franchises médicales et des participations forfaitaires des patients, qui doit entrer en vigueur à la fin du mois, ne sera probablement pas la seule entorse au principe de la (relative) gratuité des soins. A la recherche de nouvelles économies pour réduire le déficit des comptes publics, soit dix milliards d’euros dès cette année et douze milliards pour la suivante, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique évoquait récemment une piste pour le moins inattendue. « Comment éviter la dérive sur les dépenses liées aux affections de longue durée, tout en continuant à protéger les patients ? », questionnait Bruno Le Maire, dans une interview accordée début mars au quotidien Le Monde.

Le budget ou la santé ?

Cette simple interrogation a suscité de vives réactions. Et pour cause : cette réforme pourrait concerner 13 millions de Français, dont les soins sont intégralement pris en charge par l’Assurance maladie, exception faite des franchises médicales, des participations forfaitaires, des forfaits hospitaliers et des éventuels dépassements d’honoraires, partiellement ou totalement couverts par les mutuelles en fonction des contrats souscrits par les patients. Alzheimer, diabète, hypertension artérielle… Pas moins de trente maladies chroniques font actuellement partie de ce dispositif solidaire. Enjeu majeur de santé publique, les ALD représentent néanmoins une masse budgétaire importante. Selon le dernier rapport d’évaluation des politiques de Sécurité sociale*, leur coût était estimé à 166,8 milliards d’euros en 2020… soit 66 % des dépenses remboursées par l’Assurance maladie. En hausse constante depuis dix ans, elles pourraient croître dans des proportions importantes, en raison du vieillissement programmée de la population.

Une réponse claire

« Nous refusons d’être désignés à la vindicte populaire comme les responsables des déficits du système de santé, de nous excuser d’être de plus en plus nombreux, d’être de plus en plus malades. Ce n’est pas dans les poches des patients, le maillon le plus fragile de la chaîne, qu’il faut chercher cet argent. » Dans une lettre ouverte, adressée au ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, vingt-cinq associations de patients lancent un cri d’alerte. Les membres de ce collectif redoutent le démantèlement du dispositif ALD, s’inquiètent de ses conséquences sur la prise en charge des malades chroniques et proposent des solutions concrètes pour réduire les dépenses de santé. « La lutte contre la croissance vertigineuse des prix des médicaments, la pertinence des soins, qui permet de soigner mieux et moins cher, ou l’investissement dans la santé publique et la prévention, pour réduire le nombre et l’impact des maladies chroniques, sont des pistes de travail qui nous paraissent plus pertinentes », précisent-elles. A tout le moins, ces vingt-cinq associations réclament l’ouverture d’une réelle consultation « avec et pour » les patients.

(*) « Rapport d’évaluation des politiques de Sécurité sociale – Edition 2023 », Direction de la Sécurité sociale (mai 2023).


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Le comité international infirmier vient de publier de nouvelles lignes directrices pour aider la profession à fournir des soins de qualité, éthiques et compatissants aux personnes souffrant de troubles mentaux partout dans le monde.

« Nous vivons une époque de défis sans précédent qui ont un impact négatif significatif sur la santé mentale et le bien-être des personnes. Alors que 50 % d’entre nous souffriront d’un trouble mental à un moment ou à un autre de leur vie, plus de 70 % des personnes souffrant de troubles mentaux graves et de troubles liés à l’utilisation de substances psychoactives ne reçoivent aucun traitement », souligne le Dr Pamela Cipriano, présidente du CII.

Description des soins infirmiers en santé mentale, pratiques et modèles de soins, contribution, normalisation, formation, investissement… Ces recommandations visent à renforcer la cohérence, la qualité et la sécurité des soins prodigués. Elles constituent également une feuille de route permettant aux infirmières de plaider en faveur de meilleures pratiques, de politiques solides et d’un meilleur accès au développement professionnel ou aux possibilités de formation.

A noter : ces lignes directrices ont été élaborées en collaboration avec des experts internationaux en soins infirmiers.


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La mobilisation des infirmiers libéraux s’intensifie depuis plusieurs semaines, mais le statu quo perdure… ou presque.

Dans un communiqué publié début mars, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux et le Collectif infirmiers libéraux en colère affichent leurs ambitions communes. Pour répondre aux attentes de la profession et garantir un accès aux soins de qualité pour l’ensemble de la population, les deux organisations ont choisi de porter conjointement trois revendications prioritaires auprès des tutelles : négocier une revalorisation du montant des lettres clés, qui n’ont pas augmenté depuis cinq ans, pour compenser les impacts de l’inflation ; ouvrir des négociations sur les compétences infirmières pour faire entendre la voix de la profession dans le processus de réingénierie en cours ; lancer des travaux sur la pénibilité du métier pour lui redonner du sens et de l’attractivité.

« Le temps des beaux discours est révolu. Le moment est venu de passer à l’action », signent-elles. Face au silence des pouvoirs publics, les deux organisations appelaient à une journée de protestation unitaire mardi dernier. Premier signal favorable : Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, dit avoir récemment confié une mission sur la pénibilité du métier infirmier aux inspecteurs de l’IGAS.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

Dans un rapport publié fin février*, plusieurs fédérations étudiantes dressent un bilan très mitigé de la réforme des études de santé, instaurée il y a quatre ans.

Hétérogénéité des modalités d’évaluation, diversité des enseignements dispensés, défaut d’attractivité des filières L.AS… Elles pointent des « dysfonctionnements importants » pouvant faire obstacle à la poursuite des objectifs initialement fixés, mais aussi de « grandes disparités » dans l’application de la réforme selon le parcours des étudiants en santé. Parmi d’autres conséquences délétères, les fédérations étudiantes évoquent notamment la hausse du nombre de places vacantes en deuxième année de pharmacie ou de maïeutique. Au-delà du constat, elles formulent plusieurs propositions concrètes pour rééquilibrer la donne entre le PASS et le L.AS, comme la mise en place d’un comité de suivi de la réforme avec une représentation étudiante dans toutes les universités ou encore le lancement d’une « réflexion » sur la construction d’un référentiel national de la mineure santé. Pour appuyer leurs demandes auprès des pouvoirs publics, les fédérations étudiantes viennent de lancer un sondage auprès de tous les étudiants étant ou ayant été en PASS, en L.AS ou en LSPS.

(*) « Rapport 2024 sur la réforme d’entrée dans les études de santé », ANEMF, ANEPF, ANESF, FNEK, l’UNECD et la FAGE (février 2024).