Dans le cadre de son plan de lutte contre les violences faites aux soignants, le gouvernement a déployé une campagne nationale de communication intitulée : « Il faut être malade pour s’en prendre à un professionnel de santé ».

Diffusée sur les réseaux sociaux et placardée dans les lieux de soins, comme les cabinets médicaux, les pharmacies ou les hôpitaux, elle devait permettre de combattre toute forme de violence, de rappeler les peines encourues et d’inciter les professionnels qui en sont victimes à porter plainte. Quatre affiches, à destination du grand public, illustraient quatre situations devenues courantes : une infirmière agressée aux urgences de l’hôpital, un médecin violenté au sein de son cabinet médical, une secrétaire médicale insultée par un patient impatient et une pharmacienne décontenancée face à la dégradation de son lieu de travail. Trois affiches thématiques étaient également destinées aux lieux de repos des professionnels de santé.

Malgré la « tolérance zéro » prônée par les pouvoirs publics et le durcissement des sanctions pénales, ces messages seront-ils suffisants pour éradiquer ce fléau et changer durablement les mentalités ? Chaque jour, en moyenne, soixante-cinq soignants sont pris à partie par leurs patients.

NB : cette campagne de sensibilisation a été diffusée entre le 19 décembre 2023 et le 18 janvier 2024.

Dans une décision rendue fin décembre, le Conseil d’Etat demande au gouvernement de revoir les conditions et les modalités d’admission en deuxième année des études de santé.

Une victoire importante pour le Collectif national PASS/LAS qui avait saisi la plus haute juridiction administrative du pays il y a dix-huit mois, afin de dénoncer les incohérences et les inégalités de la réforme. Et pour cause : certains étudiants très bien classés lors des épreuves écrites se retrouvent écartés lors des oraux qui peuvent représenter entre 15 et 70 % de leur note globale, en fonction des établissements.

Selon le Conseil d’Etat, les universités ne devront plus décider unilatéralement de la pondération respective des deux groupes d’épreuve. Il donne six mois au gouvernement pour revoir sa copie et donner un cadre précis à la sélection. Le décret détaillant cette nouvelle organisation devra être promulgué avant le mois de juillet.

NB : la réforme du premier cycle des études de santé a été mise en place il y a trois ans.


Photo : Philippe Chagnon/ Cocktail Santé

Dans un communiqué publié fin décembre, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche annonçait le lancement d’une ligne téléphonique et d’un courriel pour accompagner les étudiants en situation de mal-être.

Plate-forme d’écoute et d’orientation, la Cnaé* offre également une aide circonstanciée avec des professionnels qualifiés pour signaler des situations pouvant relever d’une qualification pénale, que ce soit en matière de discrimination, de harcèlement ou encore de violences sexistes et sexuelles.

Gratuit et confidentiel, ce service est opéré par l’association « En Avant Toutes », sous l’égide du ministère. Chaque étudiant qui en exprime le besoin pourra être mis en relation avec un psychologue ou un travailleur social pour obtenir de l’aide ou accéder à des renseignements.

Ce point de contact de référence** sera accessible du lundi au vendredi entre 10h et 21h, et le samedi entre 10h et 14h.

(*) Coordination nationale d’accompagnement des étudiantes et étudiants – Cnaé.
(**) Contacts : 0 800 737 800 ou cnaes@enseignementsup.gouv.fr

La décision est tombée mi-décembre. Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine prend désormais en charge les frais de transports des élèves aides-soignants et accompagnants éducatifs et sociaux lors de leur période de stage.

Une grande première en France ! Double objectif de la manœuvre : favoriser l’attractivité de ces métiers dans un secteur en très forte tension et lutter contre l’abandon de formation pour des raisons financières. Précision notable : ce dispositif d’accompagnement représente un investissement de 700 000 euros en 2024. Le remboursement des frais de transport sera effectué par les centres de formation sur présentation des justificatifs.

Grâce au dynamisme et à l’implication de ces instituts, la collectivité régionale dit avoir considérablement renforcé ses capacités de formation au cours des dernières années. La région propose notamment 4 000 places pour ces deux métiers stratégiques, soit 1 700 pour les aides-soignants et 2 300 pour les accompagnants éducatifs et sociaux.


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Dans le cadre de son nouveau budget annuel voté fin décembre, la Région Ile-de-France affiche un soutien sans précédent aux formations sanitaires et sociales pour « répondre aux enjeux du secteur et des territoires ».

Cette volonté se traduit par une hausse budgétaire de 15 % en 2024. Un investissement conséquent qui permettra notamment de créer de nouvelles places en soins infirmiers, soit 3 300 étudiants supplémentaires.

Autre décision forte : le Conseil régional a choisi de relever le montant des bourses attribuées aux étudiants du secteur sanitaire et social. Tous les échelons seront revalorisés à hauteur de 370 euros par an. Pour attirer et fidéliser les étudiants de ces filières, une campagne de communication régionale sera prochainement lancée.

NB : le budget consacré par la région aux formations sanitaires et sociales sera de 302 millions d’euros en 2024.


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Le gouvernement vient de lancer une consultation citoyenne qui doit alimenter la réforme du métier infirmier. Signe particulier : le sujet de la formation n’est pas directement abordé…

« La profession infirmière est l’une des grandes priorités de l’action de mon ministère. Les enjeux sont nombreux pour cette corporation dont la définition du métier et des missions n’a pas évolué depuis vingt ans. On attend dès maintenant vos propositions ! » Dans un message posté mi-décembre sur les réseaux sociaux, Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée en charge de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, annonçait le « lancement immédiat » de la réforme du métier infirmier sous la forme d’une consultation citoyenne ouverte à tous, non sans évoquer deux pistes d’évolution au conditionnel : un rendez-vous de prévention et une prise en charge « un peu plus globale » des patients.

Onze questions

Proposée par le ministère chargé de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, cette consultation citoyenne est accessible via l’application Agora*, lancée en septembre dernier par Olivier Véran, ministre du Renouveau démocratique. « Une consultation sur Agora est bien plus qu’un sondage. Les questions sont pensées pour nourrir les décisions gouvernementales et la ministre s’engage à y donner suite. En contribuant au débat, vous travaillez à définir les orientations et les actions du gouvernement », est-il écrit en amont du questionnaire intitulé « quelle réforme pour le métier infirmier ? » qui comporte onze entrées. Quarante-huit heures après sa mise en ligne, 2 500 contributions avaient été enregistrées. Signe particulier : le sujet de la formation n’est pas directement abordé.

Et après ?

Les intentions de la puissance publique sont clairement affichées : « L’objectif de cette consultation est de recueillir votre appréhension du métier d’infirmier ainsi que vos attentes sur son rôle et sa mission au sein du système de santé et nourrir, avec vous, les travaux menés sur l’évolution de la profession. » Ouverte depuis le 15 décembre, cette consultation citoyenne prendra fin le 12 janvier prochain. Les résultats obtenus permettront d’orienter les réflexions en cours. Selon le calendrier fixé par François Braun, l’ancien ministre de la Santé et de la Prévention, la réforme du métier infirmier doit aboutir en septembre 2024. Elle devra notamment permettre de mieux considérer la réalité de l’exercice actuel et la valorisation des pratiques professionnelles, mais aussi de mieux répondre aux besoins des patients.

Pour accèder à cette consultation


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Dans un message posté fin novembre sur les réseaux sociaux, Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins de la Cnam, annonçait le lancement officiel du programme transition écologique du système de santé et santé environnementale.

Sa priorité est clairement affichée : réduire l’empreinte carbone du médicament en s’appuyant notamment sur une méthodologie d’évaluation inspirée par les travaux du Shift Project. Une « perspective colossale » qui passera par la sensibilisation des médecins sur le « coût carbone » de leurs prescriptions, mais aussi par la mise en place d’un système de bonus/malus écologique pour les industriels. Cabinet vert et soins écoresponsables, transports sanitaires et réutilisation des dispositifs médicaux, prévention et pertinence des soins, identification des initiatives locales susceptibles d’être généralisées, transformation des organismes d’assurance maladie… Plusieurs chantiers seront par ailleurs initiés par la Cnam qui veut apporter sa contribution pour atteindre les objectifs fixés par le GIEC, soit la neutralité carbone du système de santé d’ici à 2050. Ces travaux s’inscriront dans la feuille de route pour la planification écologique du système de santé, laquelle découle du plan d’action France Nation Verte.

NB : Cécile Traon a été nommée directrice du programme transition écologique et santé environnementale au sein de la Cnam.


Photo : Philippe Chagnon/Cocktail Santé

Dans un contexte marqué par l’universitarisation des formations paramédicales, les enseignants-chercheurs en sciences infirmières ont choisi de créer leur propre conseil national.

Constitué début septembre, le CoFECSI* regroupe l’ensemble des forces vives du secteur et aura notamment pour mission d’assurer leur représentation dans les instances compétentes et les organisations professionnelles. Soins, recherche, enseignement… Cette structure entend favoriser les réflexions stratégiques sur les trois grandes dimensions du métier dans tous les champs et secteurs d’exercice, y compris spécialisés et en pratique avancée.

Ses premières actions traduisent les ambitions portées : contribuer dès maintenant aux travaux sur la refondation de la profession et de la formation infirmière dans la perspective de créer une filière LMD en sciences infirmières « cohérente et pertinente » dans le paysage universitaire français.

Le collège sollicitera également son adhésion aux conseils nationaux professionnels de la profession infirmière.

(*) Collège Français des Enseignants-Chercheurs universitaires en Sciences Infirmières – CoFECSI.


Photo : Philippe Chagnon/Cocktail Santé

L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes vient de réviser sa méthode de zonage des soins orthophoniques.

Objectif de la manœuvre : rendre éligibles de nouveaux territoires aux dispositifs financiers existants pour favoriser l’installation ou le maintien de ces professionnels de santé dans les zones sous-dotées. Principal fait marquant : vingt-huit bassins de vie supplémentaires sont désormais éligibles aux différentes aides publiques.

Applicable depuis début novembre, pour une durée maximale de trois ans, ce nouveau zonage a été élaboré en lien avec l’URPS orthophonistes et sur avis de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie.

Pour tenir compte de l’évolution de la situation des territoires et des besoins des habitants, il sera régulièrement évalué et pourra être révisé à tout moment durant ce laps de temps. Parmi d’autres enjeux, cette initiative doit notamment permettre de réduire les inégalités d’accès aux soins constatées dans la région.

NB : six professions de santé font l’objet d’un zonage : les médecins, les infirmiers, les sages-femmes, les masseurs-kinésithérapeutes et les chirurgiens-dentistes.


Photo : Philippe Chagnon/Cocktail Santé