Fatigués, malmenés, surchargés et désabusés, les infirmiers présentent tous les symptômes du burn out. Telles sont tout du moins les principales conclusions de la concertation en ligne, lancée début octobre par l’ONI*.
La profession se disait alors au bord de la rupture, avant même l’arrivée de la seconde vague épidémique. En ville comme à l’hôpital, la dégradation des conditions de travail cristallise les frustrations. Près des deux tiers des répondants se déclarent en état d’épuisement professionnel (57 %). Un chiffre d’autant plus inquiétant qu’il a pratiquement doublé depuis le début de la crise**. Accentué par la douloureuse expérience du nouveau coronavirus, ce mal-être grandissant pourrait avoir des conséquences dramatiques à moyen terme. Nombre d’infirmiers expriment clairement l’envie de changer de métier (37 %). Plus préoccupant encore, ils ne sont pas sûrs d’exercer cette fonction dans cinq ans (43 %).
Dans ce contexte délétère, l’instance ordinale réclame des mesures urgentes pour améliorer leur quotidien, mais aussi pour restaurer l’attractivité d’une profession dégradée. « La revalorisation des conditions financières et l’évolution des carrières seront deux leviers critiques pour pérenniser l’engagement des professionnels et en attirer de nouveaux », souligne Patrick Chamboredon, son président.
Le constat est implacable : 34 000 postes sont aujourd’hui vacants, alors qu’il faudrait en créer davantage pour garantir le bon fonctionnement du système de santé.