Malgré les progrès de la vaccination et l’obligation vaccinale imposée aux étudiants en santé, la menace du variant delta plane inévitablement sur la rentrée universitaire. Loin d’être terminée, la quatrième vague épidémique pourrait perturber la reprise des cours et la réalisation des stages, au même titre qu’une réglementation plus stricte.
La rentrée universitaire est incontestablement placée sous le signe de la vaccination. Injonction présidentielle oblige, les étudiants médicaux et paramédicaux sont soumis à la même obligation que les soignants. Dans un communiqué publié au lendemain de l’annonce officielle, la FNESI se disait globalement favorable à la démarche, ne serait-ce que pour « protéger » les personnes en situation de vulnérabilité. « En tant que professionnel·le·s de santé, il est de notre rôle d’adopter une attitude responsable et citoyenne vis-à-vis du grand public. Il est plus que nécessaire que l’immunité collective soit la priorité de tou·te·s pour retrouver nos habitudes de vie », signait l’organisation étudiante, qui réclamait cependant certaines garanties, à commencer par la mise en place de moyens logistiques adaptés. Elle exigeait notamment le déploiement d’équipes mobiles de vaccination à proximité des instituts de formation et des créneaux dédiés pour les étudiants en soins infirmiers. « Une attention particulière doit-être portée aux primo-entrant·e·s afin que ceux·celles-ci puissent obtenir un schéma vaccinal complet avant leur première entrée en stage », soulignait-elle.
Un protocole strict
A compter du 15 septembre, les étudiants paramédicaux devront être intégralement vaccinés pour accéder à leurs terrains de stage. Une période de tolérance sera toutefois admise pour les primo-vaccinés. Elle prendra définitivement fin le 15 octobre prochain. Bénévoles, salariés, stagiaires ou intérimaires… Tous les futurs professionnels de santé exerçant dans les établissements de soins, les services de médecine préventive, les établissements médico-sociaux, les établissements accueillant des personnes âgées ou en situation de handicap et les foyers-logements sont visés. En cas de non-respect des nouvelles règles en vigueur, ils seront provisoirement suspendus, perdant au passage leur éventuelle rémunération. Cette suspension pourra également s’accompagner d’une sanction disciplinaire allant du blâme à l’exclusion temporaire du service. Une seule exception figure au menu : les personnes pouvant justifier d’une contre-indication médicale à la vaccination anti-Covid seront exemptées. Elles devront néanmoins transmettre leur attestation à l’assurance maladie. Un certificat médical en bonne et due forme fera alors office de passe-droit. Pour l’heure, l’obligation vaccinale des étudiants médicaux et paramédicaux ne concerne pas l’accès aux cours théoriques, du moins pas de façon formelle.
Des instituts préparés, mais…
La reprise des cours en présentiel ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices pour les directeurs d’institut. Ils doivent notamment contrôler le respect de l’obligation vaccinale. Ils sont également tenus de conserver les pièces justificatives de manière sécurisée… jusqu’à ce que la mesure soit finalement levée ; ils devront ensuite les détruire. Certains d’entre eux doivent par ailleurs absorber une hausse significative des effectifs, en particulier dans les IFAS et les IFSI. Dans ces derniers, 34 037 étudiants sont attendus cette année, contre 31 000 auparavant. Comme le redoutent certains épidémiologistes, la rentrée universitaire pourrait accélérer la propagation d’un virus devenu plus contagieux. Selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, 83,4 % des 18-24 ans ont au moins reçu une première dose. Un pas important a été franchi, mais il demeure insuffisant. Cette année encore, les instituts de formation paramédicale seront contraints de composer avec l’incertitude, au gré de la dynamique épidémique et de l’apparition éventuelle de nouveaux variants. Les prochaines semaines seront décisives à bien des égards.