Remboursé par la sécurité sociale depuis décembre 2018, une nouvelle génération de tests de dépistage de la trisomie 21 fait craindre à certains une augmentation des interruptions médicales de grossesse.
Ce procédé est destiné à réduire le nombre d’amniocentèses et le risque de fausses couches que ces dernières engendrent, mais il procède aussi, selon certains, d’une dérive « eugéniste » de la société française.
Depuis 2014, entre 1 400 et 1 600 interruptions médicales de grossesse (IMG), possibles jusqu’à la veille de l’accouchement, sont effectuées chaque année en France à la suite d’une suspicion de trisomie 21. Avec le DPNI, on devrait tomber à 80 naissances par an d’ici 3 ans.
« Je trouve assez injuste de parler de société eugéniste », estime pour sa part Nelly Achour Frydman, biologiste de la reproduction, responsable du laboratoire de fécondation in vitro à l’hôpital Antoine-Béclère, dans le journal La Croix. Cette spécialiste estime que le remboursement du DPNI ne fera pas nécessairement augmenter le nombre d’IMG. « Dans les faits, le DPNI était déjà remboursé sur une autre enveloppe », souligne-t-elle.
La vraie question est plus sociétale que médicale. La société décide de débloquer des financements pour la prise en charge de ces enfants et celle de leur vieillissement ?