Stéphane Le Bouler, responsable de la mission interministérielle consacrée à l’universitarisation des formations paramédicales et de maïeutique : « Préserver l’égalité des chances ! » Continuité pédagogique, validation des enseignements et des stages, modalités d’admission pour la rentrée prochaine : Stéphane Le Bouler analyse les différents impacts de la crise sanitaire sur la formation des professions paramédicales. Il dévoile quelques mesures transitoires, en cours de déploiement.
Quelles seront les modalités d’admission aux formations paramédicales ?
Crise sanitaire oblige, nous avons été amenés à uniformiser les conditions d’accès à l’enseignement supérieur pour les formations paramédicales. Il n’y aura ni concours ni oraux cette année. Les admissions se feront uniquement sur dossier. Tous les étudiants seront logés à la même enseigne. Ces règles s’appliqueront notamment aux filières nouvellement accessibles via la plate-forme Parcoursup, à savoir l’audioprothèse, l’ergothérapie, l’orthophonie, l’orthoptie, la pédicurie podologie et la psychomotricité. Les concours redeviendront possibles en ergothérapie ou en psychomotricité dès 2021. Les entretiens seront également rétablis en orthoptie et en orthophonie. Même si ces modalités sont pour partie différentes du plan de marche initial, Parcoursup nous permet de faire face à une situation exceptionnelle, essentiellement parce qu’il s’agit d’une procédure dématérialisée.
Comment assurer la continuité pédagogique en plein confinement ?
La problématique est double. Il y a la question de l’accès, mais il y a aussi la question des contenus. Nous tâchons de faciliter le recours à des outils numériques pertinents ou à des supports technologiques fiables. Plusieurs milliers d’étudiants en soins infirmiers ont ainsi pu prolonger leur apprentissage, en se connectant à la plate-forme de la Croix-Rouge française. L’UNESS* a également ouvert l’accès à sa bibliothèque et à ses contenus pédagogiques, qui profitent au plus grand nombre. Nous mettons actuellement tous les moyens logistiques en œuvre pour réduire les pertes de chance. La continuité des enseignements n’a pas été interrompue dans la plupart des cas, y compris pour les formations paramédicales, même si les résultats peuvent varier selon les établissements et les régions.
Quid de la validation des formations ? L’ANdEP participe-t-elle à la discussion ?
Le sujet est à l’étude, en lien étroit avec la DGOS**. Des modalités d’évaluation alternatives, qui tiennent compte des impacts liés au Covid-19, sont mises en œuvre. Les étudiants qui n’auront pas pu être accueillis en stage ne devront pas être pénalisés. Idem pour les formations théoriques qui n’auront pas pu aller à leur terme, dans des conditions normales et équitables. L’ANdEP a toute sa place dans cette réflexion. Sa légitimité n’est plus à démontrer. Elle dispose d’une vision transversale sur l’ensemble des formations paramédicales. Elle participe activement aux réformes en cours, à commencer par le processus d’universitarisation de certaines filières (infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes…).