La dernière consultation ordinale laisse transparaître un profond désenchantement, considérablement aggravé par deux années de crise sanitaire. Menée courant décembre, la nouvelle enquête de l’Ordre national des infirmiers augure d’une vague de démissions sans précédent.
Le constat est implacable : 15 % des infirmiers libéraux affirment vouloir changer de métier dans les douze mois à venir… et 30 % dans les cinq ans. Plusieurs raisons sont invoquées pour justifier ces velléités de départ. 85 % des répondants dénoncent des conditions de travail de plus en plus dégradées, soit une progression de 21 points en l’espace d’un an. Autre argument rédhibitoire : 72 % des personnes interrogées décrivent un état d’esprit marqué par la lassitude. Loin de se réduire à la ville, le phénomène touche également les salariés des établissements publics, fragilisés par une baisse continue des effectifs. 54 % d’entre eux disent éprouver un sentiment d’épuisement professionnel susceptible d’affecter la qualité des soins délivrés.
Durable et croissante, la menace est prise très au sérieux par l’ONI qui réclame des Etats généraux de l’attractivité des professions de santé. Deux propositions concrètes ont notamment été formulées pour prévenir tout risque de pénurie aggravée : la mise en place de ratios minimums d’infirmiers en fonction du nombre de patients et la révision des textes réglementaires qui encadrent la profession infirmière.
NB : 60 000 contributions ont été recueillies dans le cadre de cette e-consultation menée entre le 10 et le 15 décembre derniers.