Le compte à rebours est lancé. François Braun vient d’ouvrir une vaste concertation qui doit permettre de concrétiser deux réformes majeures : la refonte de la formation infirmière et la révision du décret sur les actes infirmiers. Promis en début d’année, ces grands travaux doivent aboutir à la rentrée 2024.
Un délai particulièrement court face à l’ampleur du chantier. La problématique est ouvertement posée : fidéliser les étudiants et les professionnels de la filière en redonnant du sens et des perspectives au métier.
Les intentions ministérielles coïncident avec les attentes du terrain. Parmi d’autres priorités, le ministre de la Santé veut améliorer les conditions de formation et les conditions d’exercice de la profession. Dans un contexte marqué par la pénurie médicale, il veut aussi renforcer ses compétences pour relever des défis systémiques, notamment dans les champs stratégiques de la prévention, de la santé mentale et de la dépendance. Les maquettes pédagogiques devront être revues en conséquence.
Certains freins persistants devront impérativement être levés pour atteindre les objectifs fixés. La solution passera notamment par une meilleure sélection des profils recrutés qui devront être mieux informés. Il faudra également miser sur l’interprofessionnalité dès les premiers stades de l’apprentissage. Une chose est sûre : les instituts de formation auront besoin de moyens supplémentaires pour mieux accueillir, mieux accompagner et mieux former les étudiants en soins infirmiers.
Aussi essentielles soient-elles, ces mesures de bon sens ne seront pas suffisantes pour autant. Publié en octobre dernier, le rapport IGAS/IGESR contenait de nombreuses pistes de réflexion constructives dont les pouvoirs publics devront très largement s’inspirer pour changer véritablement la donne.