Le rejet des deux motions de censure laisse peu de place au doute. Sauf avis contraire du Conseil constitutionnel, la réforme des retraites voulue par le gouvernement passera en force… au son du 49.3. Comme tous les Français ou presque, les professionnels du secteur paramédical devront travailler deux ans de plus. Du moins ceux qui sont nés après 1967.
La durée du travail n’était pas le seul enjeu de cette réforme. Les professions paramédicales devront composer avec un autre changement notable : la hausse programmée des cotisations retraites. Les conséquences sont assez claires, notamment pour les acteurs libéraux. Sans céder au catastrophisme, nombre d’entre eux pourraient fermer leur cabinet.
Ces nouvelles contraintes ne sont pas anodines pour des métiers peu reconnus et peu valorisés, malgré leur utilité sociale. Les difficultés de recrutement, qui se sont amplifiées ces dernières années, pourraient encore croître dans un contexte marqué par la hausse et la complexité des besoins de santé. La peur de l’avenir n’est pas un simple slogan.
La question est ouvertement posée : comment motiver et fidéliser de nouvelles recrues dans un environnement qui devient de moins en moins attrayant ? Les pouvoirs publics devront redonner du sens aux métiers, mais aussi des perspectives à ses forces vives. Les solutions sont connues. Les réformes promises devront rapidement se concrétiser.
Réingénierie des formations paramédicales, reconnaissance des compétences professionnelles, élargissement des prérogatives sanitaires… L’ANdEP plaide pour un véritable choc d’attractivité. Elle fera entendre sa voix et ses propositions auprès des décideurs politiques de la nation.