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L’Ile-de-France est la région française la plus touchée par le Covid-19. Pour pallier le manque de moyens humains, le ministère du Travail vient de débloquer une enveloppe exceptionnelle de 18 millions d’euros.

Elle permettra de recruter 9 000 étudiants infirmiers, soit 4 500 dans les hôpitaux de l’AP-HP et 4 500 dans les autres hôpitaux publics et privés franciliens. Concrètement, les indemnités de stage seront revalorisées à hauteur de 1 400 euros par mois, contrairement aux normes habituellement en vigueur (112 euros par mois en première année, 152 euros par mois en deuxième année, 200 euros par mois en troisième année).

Autre région sinistrée, le Grand Est a reçu 11 millions d’euros. Cette somme contribuera également à revaloriser les indemnités de stage des 6 600 élèves infirmiers et des 1 600 élèves aides-soignants* déjà mobilisés sur le terrain. Ils percevront respectivement 1 400 et 1 000 euros par mois.

Pour accompagner un personnel soignant débordé, le ministère du Travail aura donc choisi de prélever 29 millions d’euros sur les crédits du plan d’investissement dans les compétences (PIC).

Si l’ANdEP salut le geste, elle regrette cependant que ce soutien financier se limite pour l’instant à quelques territoires, et non à l’ensemble du pays.

(*) En temps normal, les apprentis aides-soignants ne perçoivent aucune indemnité de stage.

Selon les termes d’un arrêté publié le 26 mars dernier, les orthophonistes peuvent recourir à la télésanté pour parer à l’urgence sanitaire, à l’exclusion des bilans initiaux et des renouvellements de bilan.

Une quinzaine d’actes pourront désormais être pratiqués par vidéotransmission et facturés à l’assurance maladie*, dont la rééducation et/ou le maintien et/ou l’adaptation des fonctions de communication, du langage, des troubles cognitivo-linguistiques et des fonctions oro-myo-faciales chez les patients atteints de pathologies neurologiques d’origine vasculaire, tumorale ou post traumatique.
Ils seront toutefois conditionnés à la réalisation préalable d’un premier soin par l’orthophoniste, en présence du patient. Autres conditions posées : la présence d’un des parents pour les mineurs et la présence d’un aidant pour les personnes en perte d’autonomie.
Exceptionnelle et temporaire, cette mesure est également facultative. Il appartiendra à chaque professionnel de déterminer la pertinence du télésoin, en fonction de la situation donnée et dans le respect absolu des règles déontologiques.

(*) Voir : https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000041755801

Dans un courrier adressé au ministre des Solidarités et la Santé, le CNOMK* demande « la publication en urgence d’un texte permettant aux kinésithérapeutes de pratiquer le télésoin ».

Pour la profession, l’enjeu est double. Selon sa présidente, cette autorisation contribuerait à limiter les séquelles subies par certains patients, en assurant des soins essentiels «au moins pendant la période de circulation active du virus». Elle prend notamment pour exemple les suites de traumatologie et de chirurgie orthopédique, et plus particulièrement les personnes victimes d’atteintes neurologiques graves et évolutives ou les personnes âgées confinées.

Pour Pascale Mathieu, cette pratique atténuerait également «les difficultés économiques majeures» liées à la fermeture des cabinets, raison pour laquelle elle a d’ailleurs choisi d’adresser un courrier équivalent au ministre de l’Economie et des Finances. «En suivant les recommandations de leur ordre professionnel, les masseurs-kinésithérapeutes ne peuvent pas bénéficier d’une indemnisation compensatoire, s’agissant d’une décision civique et non administrative», regrette-t-elle.

(*) Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes – CNOMK.