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Mesure phare de l’avenant 6, le bilan de soins infirmiers est officiellement entré en vigueur le 1er janvier dernier.

Il acte notamment la création de trois nouveaux forfaits journaliers pour la prise en charge à domicile d’un patient dépendant, en fonction de critères objectifs (lire notre article à ce propos).

A compter du 1er mai prochain, les infirmiers pourront également facturer certains actes techniques, notamment pour les patients insulino-traités. A noter : ce dispositif, qui se substitue à la démarche de soins infirmiers, fera l’objet d’un bilan initial, qui pourra être renouvelé.  Actuellement réservé aux personnes âgées de 90 ans et plus, il sera élargi à d’autres tranches d’âge dans les années à venir (85 ans et plus – 1er janvier 2021 ; 78 ans et plus – 1er janvier 2022). Il sera même généralisé à toutes les personnes dépendantes le 1er janvier 2023.

Selon l’assurance maladie, le BSI fera progressivement évoluer les conditions de tarification des soins réalisés auprès des patients dépendants, en prenant mieux en compte la quantité de travail de l’infirmier et le niveau de complexité de certaines prises en charge. « Il s’agit d’une évolution majeure qui permettra d’améliorer l’organisation du maintien à domicile, mais aussi de faciliter la coordination avec le médecin prescripteur », souligne la CNAM, qui estime son financement à 102 millions d’euros sur la période 2019-2023.

 

Publié le 31 décembre dernier, un arrêté autorise la mise en place d’un protocole de télésurveillance des patients traités pour insuffisance cardiaque par un infirmier.

Prévu par le plan « Ma Santé 2022 », cette initiative doit permettre d’optimiser la prise en charge et le traitement médical pour stabiliser rapidement la maladie, freiner son évolution et réduire sa morbi-mortalité. Dans les faits, les infirmiers diplômés d’Etat pourront se voir déléguer la réalisation de consultations de suivi pour la titration des médicaments de l’insuffisance cardiaque systolique (en présentiel) et la décompensation cardiaque (en présentiel ou en téléconsultation). Ils seront par ailleurs chargés d’opérer une télésurveillance régulière, mais aussi d’orienter les patients vers un médecin, en cas de besoin.

Dans une décision datée du 20 novembre, la HAS avait délivré un avis favorable, sous réserve de procéder à quelques « précisions et modifications » dans le protocole pour « garantir une qualité et une sécurité des soins suffisantes ». En complément du signalement des épisodes aigus et des changements de traitements, elle préconisait notamment d’inclure la réalisation éventuelle de vaccins dans le compte rendu clinique destiné au cardiologue traitant et au médecin généraliste pour « assurer la continuité de la prise en charge ».

La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a officiellement débuté le 15 octobre dernier. A cette occasion, l’Ordre des infirmiers a déployé un dispositif de communication spécifique, comportant notamment deux affiches ciblées : l’une à l’attention des patients, l’autre à destination des professionnels.

La première doit être apposée sur la devanture des cabinets infirmiers pour signaler la tenue d’une permanence vaccinale au grand public. La seconde rappelle le devoir d’exemplarité de l’infirmier, qui se doit d’être vacciné pour éviter la propagation du virus et protéger les populations les plus fragiles.
Pour appuyer sa démarche, l’Ordre vient de dévoiler les résultats d’une enquête thématique* qui confirme le rôle majeur joué par la profession dans le domaine de la vaccination. Parmi les chiffres-clés : 88 % des répondants disent injecter le vaccin antigrippal.

Rappelons que les infirmiers peuvent désormais vacciner tous les adultes figurant au calendrier vaccinal, y compris les femmes enceintes et les personnes n’ayant jamais été vaccinées, sans prescription préalable du médecin. Fort d’un maillage territorial cohérent, ils bénéficient également de la confiance du grand public. A cet égard, ils constituent un moteur décisif dans la lutte contre l’hésitation vaccinale et l’amélioration d’une couverture populationnelle déclinante, contribuant ainsi à la réduction d’une surmortalité pour partie évitable, notamment chez les personnes âgées.

(*) 5 600 pharmaciens ont répondu à cette enquête menée par l’Ordre des infirmiers, en partenariat avec Tous pour la santé, sur une période de six mois (janvier-juin 2019).

Selon les résultats d’une enquête réalisée par l’URPS OI*, un tiers des infirmiers libéraux de Mayotte et de l’île de La Réunion envisage de cesser toute activité d’ici cinq ans.

Une nouvelle préoccupante dans des territoires déjà fragilisés par l’augmentation des pathologies chroniques et le vieillissement de la population. Profils, conditions d’exercice, problématiques spécifiques : cette analyse chiffrée compile les réponses fournies par 357 professionnels*, implantés dans ces deux départements d’outre-Mer. Polyvalents et plutôt expérimentés**, les répondants considèrent leurs conditions de travail comme « difficiles ou très difficiles », tant à La Réunion (92 %) qu’à Mayotte (96 %). Ils déplorent également un manque de reconnaissance de leur métier, regrettant notamment des échanges d’informations « limités, peu structurés et peu sécurisés » avec les médecins et les établissements de santé locaux. Un point positif tout de même : les infirmiers réunionnais (82 %) et les infirmiers mahorais (85 %) ont le sentiment que leur travail est reconnu par leurs patients.

(*) « Conditions d’exercice et d’activité des infirmiers libéraux à La Réunion et à Mayotte », URPS Océan Indien/Ipsos, avec le soutien financier de l’ARS OI (septembre 2019).

(**) Les infirmiers réunionnais ont 15 ans d’expérience, en moyenne, contre neuf ans pour les infirmiers mahorais.

Toute une série d’évolutions tarifaires dans la nomenclature générale des actes professionnels ont été entérinées par deux décisions* de l’UNCAM, officiellement publiées les 8 et 11 septembre derniers.

Échelonnées jusqu’en 2023, ces revalorisations découlent directement de l’avenant 6, signé le 29 mars dernier par la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL). Parmi les principaux changements introduits dans le champ conventionnel, citons notamment le remplacement de la démarche de soins infirmiers (DSI) par un bilan de soins infirmiers (BSI) ou encore la création d’un article permettant à l’infirmier d’assister le médecin dans la réalisation de certains actes participant à l’examen clinique et éventuellement d’accompagner le patient dans la bonne compréhension du traitement proposé.

Ces majorations valorisent également le rôle spécifique de l’infirmier dans la prise en charge à domicile de la dépendance.

(*) https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000039061125
https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000039074837