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Publié le 31 décembre dernier, un arrêté autorise la mise en place d’un protocole de télésurveillance des patients traités pour insuffisance cardiaque par un infirmier.

Prévu par le plan « Ma Santé 2022 », cette initiative doit permettre d’optimiser la prise en charge et le traitement médical pour stabiliser rapidement la maladie, freiner son évolution et réduire sa morbi-mortalité. Dans les faits, les infirmiers diplômés d’Etat pourront se voir déléguer la réalisation de consultations de suivi pour la titration des médicaments de l’insuffisance cardiaque systolique (en présentiel) et la décompensation cardiaque (en présentiel ou en téléconsultation). Ils seront par ailleurs chargés d’opérer une télésurveillance régulière, mais aussi d’orienter les patients vers un médecin, en cas de besoin.

Dans une décision datée du 20 novembre, la HAS avait délivré un avis favorable, sous réserve de procéder à quelques « précisions et modifications » dans le protocole pour « garantir une qualité et une sécurité des soins suffisantes ». En complément du signalement des épisodes aigus et des changements de traitements, elle préconisait notamment d’inclure la réalisation éventuelle de vaccins dans le compte rendu clinique destiné au cardiologue traitant et au médecin généraliste pour « assurer la continuité de la prise en charge ».

Le 24 septembre dernier, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, la caisse primaire d’assurance maladie du Rhône et la CPTS de Vénissieux ont signé le tout premier contrat de financement d’une communauté professionnelle territoriale de santé.

La structure réunira 154 professionnels de santé libéraux, dont cinquante-deux infirmiers, seize masseurs-kinésithérapeutes, deux podologues, quatre orthophonistes et deux laboratoires d’analyses médicales. Elle collaborera également avec trois EHPAD, un service de soins infirmiers à domicile, des résidences autonomie, des services d’aide à domicile et des établissements hospitaliers de proximité.

La CPTS de Vénissieux percevra 210 000 euros par an de l’assurance maladie pour recruter des profils spécifiques (coordination, secrétariat, référent-parcours, interlocuteur social unique…), mais aussi pour mettre en place un agenda partagé en ligne, une messagerie sécurisée, un réseau social pour les professionnels de santé et un outil de coordination des parcours.

Elle bénéficiera par ailleurs d’un apport de 15 000 euros versés par l’ARS, en guise d’aide à l’écriture du projet de santé.

Dans le prolongement du pacte de refondation des urgences, Agnès Buzyn vient de réunir différents professionnels de santé pour identifier les freins et les leviers propres à la diffusion des bonnes pratiques dans les territoires.

Les échanges ont pris la forme d’ateliers portant sur trois mesures phares de la réforme, à savoir la généralisation des admissions directes de personnes âgées dans les services d’hospitalisation, l’obligation de créer des cellules de gestion des lits dans chaque groupement hospitalier de territoire et le développement des compétences des paramédicaux. Des avancées notables figurent d’ores-et-déjà au menu.

A compter du mois d’octobre, les services d’urgence pourront notamment s’appuyer sur des protocoles de coopération, autorisant la délégation de certaines tâches aux infirmiers, qui auront également la possibilité de se former à la pratique avancée aux urgences dès 2020.

Le suivi de ces travaux thématiques fera l’objet d’un calendrier spécifique, partie intégrante du plan « Ma Santé 2022 ».

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a présenté fin avril la feuille de route pour accélérer le virage numérique. Le calendrier s’étend sur trois ans.

C’est par la mobilisation des professionnels de santé autour des parcours de soins que le gouvernement entend transformer le système de santé.

« Nous devons agir pour que les systèmes d’information évoluent vers plus de sécurité et d’interopérabilité. Le patient est désormais au centre, et nous devons aider tous les usagers, les patients et ceux qui les prennent en charge, à trouver leurs repères dans les nouveaux espaces numériques », a indiqué Agnès Buzyn en présentant les 26 « actions » du plan numérique en santé. Certaines de ces actions sont déjà connues, comme le déploiement du dossier médical partagé (DMP) ou de la télémédecine.

Le dossier médical partagé (DMP) poursuit son ascension avec cinq millions de DMP, alimentés par les établissements de santé, les professionnels et les patients eux- mêmes.

Un travail sur l’ergonomie de l’application va être réalisé pour faciliter son usage par les praticiens dès cette année. L’ajout d’un carnet de vaccination et de nouveaux services sera pour 2020. Le gouvernement souhaite également une généralisation de l’utilisation de la messagerie sécurisée de santé (MSSanté), en 2019 à l’hôpital comme en ville et une extension au secteur médico-social fin 2021. La téléconsultation, l’un des volets de la télémédecine, est désormais remboursée par l’Assurance maladie. Environ 700 téléconsultations par semaine sont remboursées. Ce développement devrait s’amplifier dans les prochains mois, grâce aux dispositions conventionnelles en faveur du suivi de certains patients par des pharmaciens ou des infirmiers pendant une téléconsultation, par exemple pour apprendre à utiliser les appareils connectés.

La carte professionnelle de santé (CPS), une carte d’identité électronique mentionnant le nom, les qualifications professionnelles, la spécialité, le mode et le lieu d’exercice, sera dématérialisée.

Elle sera étendue à tous les professionnels de santé afin d’améliorer l’authentification et l’identification de l’ensemble des acteurs de santé. Les premiers tests seront réalisés de juin à décembre pour un usage réel en 2020 et une montée en charge jusqu’en 2022.

Une application carte Vitale pour smartphone sera expérimentée dès cette année, en vue d’une généralisation à partir de 2021.

Conçue pour répondre à « la demande des patients d’accéder à des droits à jour en toute circonstance et de bénéficier de démarches en ligne », cette « appli carte Vitale » sera destinée à devenir leur outil d’identification et d’authentification dans le système de santé.

La ministre de la santé veut également dématérialiser les ordonnances, en commençant par les prescriptions de médicaments, qui représentent 50% de cette masse de documents: une expérimentation débutera dès 2019, avant un début de généralisation à partir de 2020.

Les actes infirmiers et les analyses biologiques suivront le même schéma un an plus tard, puis les kinés l’année suivante. La « e-prescription » doit permettre de « sécuriser le circuit de transmission de l’ordonnance et favoriser la coordination entre les professionnels ».

« Il ne s’agit pas de se lancer dans une course effrénée à l’innovation mais de profiter des opportunités qu’offre le numérique en santé pour organiser la transformation de notre système de soins » , a expliqué Agnès Buzyn.