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Les autorités sanitaires ont choisi de muscler la stratégie vaccinale contre le Mpox. Les catégories de population ciblées ne changent pas, mais la vaccination préventive est renforcée, notamment pour les cas contacts.

La variole simienne revient sous un nouveau visage, mais la situation est « sous contrôle ». Malgré la menace incarnée par un variant plus contagieux et plus létal, le risque pour la population générale est jugé « faible » par les autorités politiques et scientifiques françaises, qui évoquent néanmoins une très forte probabilité de voir prochainement apparaître des « cas sporadiques » sur notre sol. Placé en état de vigilance maximale, notre système de santé dispose de solides atouts, dont un « stock robuste » de vaccins issus de la précédente flambée épidémique, il y a deux ans, et plus de deux cents centres de vaccination opérationnels, comme le rappelait Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, à la mi-août.

Outre une clarification des modes de contamination, plusieurs études sont actuellement menées pour évaluer l’efficacité des traitements existants contre la nouvelle souche du virus dénommée clade 1b. Moins sereine, l’Organisation mondiale de la santé estime que la propagation des infections constitue une urgence de santé publique de portée internationale. Elle recommande notamment aux pays touchés de lancer des plans de vaccination, mais aussi de renforcer les accords de collaboration transfrontalière concernant la surveillance et la gestion des cas suspects ou encore la communication des informations aux voyageurs et aux entreprises du secteur des transports.

Trois objectifs prioritaires

Dans la foulée de l’avis rendu début septembre par la HAS, le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités a choisi de « muscler » la stratégie vaccinale contre le Mpox… en place depuis 2022. Trois objectifs prioritaires ont été identifiés : réduire la circulation du clade 2 sur le territoire, renforcer l’immunité collective à long terme et prévenir l’émergence du clade 1b en France.

Les autorités sanitaires préconisent une vaccination préventive pour les personnes à haut risque d’exposition, qui n’ont pas débuté ou complété leur schéma vaccinal à deux doses, mais aussi une vaccination réactive pour les cas contacts, idéalement moins de quatre jours après l’exposition.

Caractéristique notable : les catégories de population ciblées ne changent pas, soit les HSH et les personnes transgenres rapportant des partenaires multiples, les personnes en situation de prostitution, les travailleurs et les travailleuses du sexe, les professionnels des lieux de consommation sexuelle, ainsi que les partenaires ou les personnes qui partagent leur lieu de vie. Une dose de rappel est toutefois recommandée pour les personnes intégralement vaccinées il y a deux ans. Si le Mpox de clade 2 continue de circuler à bas bruit sur le territoire français*, un seul cas de clade 1b a été détecté en Europe (Suède).

Hugues Rieu

(*) 143 cas d’infection de Mpox de clade 2 ont été signalés auprès de Santé publique France entre le 1er janvier et le 3 septembre 2024.


Photo : Vectorstock

Une campagne de vaccination généralisée contre les papillomavirus sera lancée dans les collèges français, dès la prochaine rentrée scolaire.

Cette opération spéciale ciblera les élèves de cinquième, filles et garçons confondus. Totalement gratuite, elle reposera sur la base du volontariat. La généralisation de cette mesure doit permettre de mieux prévenir les lésions cancéreuses et les cancers invasifs induits par les HPV. Expérimentée pendant deux ans dans la région Grand Est, cette initiative aurait montré d’excellents résultats. Selon les estimations du gouvernement, 800 000 élèves pourraient être vaccinés chaque année dans les collèges.

Les enjeux de santé publique ne sont pas anodins : les HPV sont responsables de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus dépistées et traitées, et de 6 000 nouveaux cas de cancers par an. La vaccination contre les papillomavirus reste le meilleur moyen de prévention, mais elle est encore trop peu répandue en France. La donne pourrait néanmoins changer. Au-delà des médecins, les infirmiers, les pharmaciens et les sages-femmes pourront prescrire et administrer le vaccin… en septembre prochain.


Photo : Kateryna Kon / Shutterstock.com

L’espérance de vie devrait s’accroître de 4,4 ans d’ici à 2040 et atteindre 74,3 ans pour les hommes et 79,7 ans pour les femmes selon une étude publiée dans la revue médicale du Lancet.

Avec l’Espagne (1er), le Japon (2e), Singapour (3e) et la Suisse (4e) auront une espérance de vie supérieure à 85 ans pour les deux sexes.

La France conserverait sa 8e place avec un gain de deux ans (84,3 en 2040). Dans 59 pays, dont la Chine, elle devrait dépasser les 80 ans.

Au dernier rang, certains pays d’Afrique, avec une durée de vie inférieure à 65 ans en 2040.

Les Etats-Unis pourraient enregistrer la plus forte baisse parmi les pays riches en passant du 43e au 64e rang.

Dans le monde, les maladies non transmissibles et accidents gagnent du terrain (cardiopathies ischémiques, AVC, bronchique chronique grave/BPCO, maladies rénales chroniques, Alzheimer, diabètes, accidents de la route et cancer du poumon).

Il est « primordial » que les professionnels de santé se fassent vacciner, estiment les sept ordres des professions de santé qui ont signé une charte de promotion de la vaccination (dont celui des infirmiers et des masseurs-kinésithérapeutes).

En moyenne, seul un quart des professionnels de santé se fait vacciner contre la grippe.

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a insisté sur la nécessité d’augmenter le taux de couverture vaccinale des professionnels de santé, sans pour autant envisager de rendre leur vaccination obligatoire.

Si le vaccin ne fait pas tout, on estime que la vaccination permet d’éviter 2 000 décès chaque année.

Lire la charte de promotion de la vaccination