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La ministre de la Santé Agnès Buzyn a présenté fin avril la feuille de route pour accélérer le virage numérique. Le calendrier s’étend sur trois ans.

C’est par la mobilisation des professionnels de santé autour des parcours de soins que le gouvernement entend transformer le système de santé.

« Nous devons agir pour que les systèmes d’information évoluent vers plus de sécurité et d’interopérabilité. Le patient est désormais au centre, et nous devons aider tous les usagers, les patients et ceux qui les prennent en charge, à trouver leurs repères dans les nouveaux espaces numériques », a indiqué Agnès Buzyn en présentant les 26 « actions » du plan numérique en santé. Certaines de ces actions sont déjà connues, comme le déploiement du dossier médical partagé (DMP) ou de la télémédecine.

Le dossier médical partagé (DMP) poursuit son ascension avec cinq millions de DMP, alimentés par les établissements de santé, les professionnels et les patients eux- mêmes.

Un travail sur l’ergonomie de l’application va être réalisé pour faciliter son usage par les praticiens dès cette année. L’ajout d’un carnet de vaccination et de nouveaux services sera pour 2020. Le gouvernement souhaite également une généralisation de l’utilisation de la messagerie sécurisée de santé (MSSanté), en 2019 à l’hôpital comme en ville et une extension au secteur médico-social fin 2021. La téléconsultation, l’un des volets de la télémédecine, est désormais remboursée par l’Assurance maladie. Environ 700 téléconsultations par semaine sont remboursées. Ce développement devrait s’amplifier dans les prochains mois, grâce aux dispositions conventionnelles en faveur du suivi de certains patients par des pharmaciens ou des infirmiers pendant une téléconsultation, par exemple pour apprendre à utiliser les appareils connectés.

La carte professionnelle de santé (CPS), une carte d’identité électronique mentionnant le nom, les qualifications professionnelles, la spécialité, le mode et le lieu d’exercice, sera dématérialisée.

Elle sera étendue à tous les professionnels de santé afin d’améliorer l’authentification et l’identification de l’ensemble des acteurs de santé. Les premiers tests seront réalisés de juin à décembre pour un usage réel en 2020 et une montée en charge jusqu’en 2022.

Une application carte Vitale pour smartphone sera expérimentée dès cette année, en vue d’une généralisation à partir de 2021.

Conçue pour répondre à « la demande des patients d’accéder à des droits à jour en toute circonstance et de bénéficier de démarches en ligne », cette « appli carte Vitale » sera destinée à devenir leur outil d’identification et d’authentification dans le système de santé.

La ministre de la santé veut également dématérialiser les ordonnances, en commençant par les prescriptions de médicaments, qui représentent 50% de cette masse de documents: une expérimentation débutera dès 2019, avant un début de généralisation à partir de 2020.

Les actes infirmiers et les analyses biologiques suivront le même schéma un an plus tard, puis les kinés l’année suivante. La « e-prescription » doit permettre de « sécuriser le circuit de transmission de l’ordonnance et favoriser la coordination entre les professionnels ».

« Il ne s’agit pas de se lancer dans une course effrénée à l’innovation mais de profiter des opportunités qu’offre le numérique en santé pour organiser la transformation de notre système de soins » , a expliqué Agnès Buzyn.